Mercredi soir, le vice-Premier ministre Demeke Mekonnen a évoqué des "problèmes sécuritaires (...) inquiétants" dans cette région du nord du pays, qui ont amené plusieurs ambassades occidentales à recommander à leurs ressortissants de ne pas s'y rendre. Cette escalade de violence a débuté après que le gouvernement a annoncé mi-avril vouloir démanteler les "forces spéciales", des unités paramilitaires créées par de nombreux Etats régionaux depuis une quinzaine d'années. Les nationalistes amhara estiment que le gouvernement veut affaiblir leur région. "Les vols vers Gondar et Lalibela ont été suspendus", a déclaré jeudi à l'AFP un porte-parole d'Ethiopian Airlines, la seule à assurer les vols intérieurs. Les rotations vers Lalibela ont été interrompues mardi, a-t-il précisé, sans plus de détail. Plusieurs sources affirment que des combattants de la milice nationaliste amhara Fano se sont emparés de l'aéroport de cette ville touristique, réputée pour ses églises taillées dans le roc classées au patrimoine mondial de l'Unesco. Un habitant joint par téléphone par l'AFP a affirmé, sous couvert d'anonymat, que "les Fano ont pris le contrôle de l'aéroport de Lalibela, à environ 25 kilomètres de la ville". Dans les consignes de voyage à leurs ressortissants, les autorités britanniques affirment également que "récemment, l'aéroport de Lalibela a été pris par les milices Fano". - "Augmentation de la violence" - "Les problèmes de sécurité observés dans différentes parties de la région de l'Amhara deviennent inquiétants", a déclaré Demeke Mekonnen mercredi soir sur son compte Facebook officiel. "Nous sommes à un moment historique où nous devons comprendre que +si vous n'avez pas la paix, vous perdrez tout+", a-t-il ajouté. Un porte-parole de l'armée éthiopienne Getnet Adane avait évoqué lundi des attaques menées par des combattants de la milice Fano. "Nous prendrons des mesures contre ceux qui, de quelque manière que ce soit, ont attaqué notre armée ou facilité les attaques contre notre armée", a-t-il déclaré. Le gouvernement britannique a mis en garde ses ressortissants contre "une augmentation de la violence" en Amhara et l'ambassade d'Espagne en Ethiopie a également conseillé mardi dans un message sur Twitter, rebaptisé "X", "aux Espagnols qui se trouvent à Lalibela de ne pas quitter leur hôtel ou leur domicile". Des combats entre miliciens Fano et forces gouvernementales ont toujours lieu à la périphérie de Lalibela, a indiqué l'habitant joint par l'AFP, précisant que la ville "reste paisible". Les "forces spéciales" amhara, épaulées par les milices Fano, ont apporté une aide cruciale à l'armée fédérale durant les deux ans de conflit armé qu'elle a mené contre les autorités dissidentes de la région du Tigré, voisine de l'Amhara. Un accord de paix a mis fin en novembre 2022 à cette guerre, mais le texte mécontente une large partie de la communauté amhara, la deuxième en nombre du pays. str-sva/dyg/abb [object Object] [object Object]
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