"Le monde ne peut pas regarder les villes du Darfour-Ouest être rasées les unes après les autres forçant des milliers de civils à fuir pour sauver leur vie", lance Tirana Hassan, directrice exécutive de HRW. Washington doit s'assurer que le Conseil "agisse enfin pour protéger les civils et faire rendre des comptes aux responsables des atrocités", poursuit-elle. Ces atrocités sont possiblement des "crimes de guerre" pour la Cour pénale internationale (CPI) qui enquête de nouveau au Darfour, 20 ans exactement après une guerre civile extrêmement sanglante. Son procureur Karim Khan appelle à ne pas permettre à "l'Histoire de se répéter". Tout comme le chercheur Alex de Waal qui estime que "la violence comparable à celle d'il y a 20 ans montre à quel point le retrait de la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) était irresponsable". "Au vu de sa responsabilité dans ce retrait prématuré fin 2020", le Conseil de sécurité "doit augmenter sa protection des civils", plaide HRW, appelant à des "mesures sérieuses (...) notamment des sanctions ciblées contre les responsables". Washington a déjà sanctionné des entreprises tenues tant par l'armée que par les Forces de soutien rapide (FSR) en guerre pour le pouvoir depuis le 15 avril. Depuis cette date, au moins 3.900 personnes sont mortes et plus de quatre millions d'autres ont été forcées de quitter leur maison. Mais, accuse HRW, le Conseil de sécurité n'a pas pu oeuvrer pour la paix "en partie parce que des Etats membres préfèrent des efforts diplomatiques régionaux ou bilatéraux". Les experts ne cessent d'alerter sur le fait que les canaux diplomatiques parallèles des Saoudiens alliés aux Américains, des Egyptiens, des organisations régionales et sous-régionales empêchent toute avancée. Au Darfour-Ouest, selon HRW, "sept localités ou villages ont été entièrement ou quasi-totalement détruits". La dernière en date est Sirba où le syndicat des avocats a recensé 200 morts en quelques jours fin juillet. Dans les cinq Etats du Darfour, au moins 27 localités ont été rasées, selon l'Université américaine de Yale. Une habitante d'une localité rasée au Darfour-Ouest, Mournei, a raconté à HRW être revenue dans une ville fantôme aux mains de miliciens arabes, alliés des FSR. "Je les ai vus tuer sept personnes", dit-elle.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.