Elu en 2021, "le président Mohamed Bazoum a déjà vécu une tentative de déstabilisation: nous savions donc que la situation était fragile", a assuré le ministre, en référence à une tentative de coup d'Etat déjouée en mars 2021. "Ce qui peut surprendre, c'est que le déclencheur de ce coup d'Etat part avant tout d'un différend personnel", a-t-il affirmé, à propos du général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle du Niger et meneur des putschistes. Selon des proches du président contactés par l'AFP, M. Bazoum avait récemment exprimé sa volonté de le remplacer à la tête de sa garde. La presse s'est interrogée ces derniers jours sur les informations dont disposait les services de renseignements français en amont de cette tentative de coup d'Etat Concernant les relations militaires entre la France et le Niger, où sont déployés 1.500 militaires français, "nous avons pris la décision de suspendre les coopérations jusqu'à nouvel ordre", a rappelé Sébastien Lecornu. "Cette coopération militaire, en place depuis 2019, a commencé à produire des résultats importants - notamment dans la zone dite des trois frontières", a affirmé le ministre. "Donc non seulement le président Bazoum est pris en otage, mais c'est au fond toute la population nigérienne qui l'est aussi". "Ce putsch vient fragiliser cette lutte contre le terrorisme dans une zone sahélienne où les groupes terroristes armés connaissent un regain d'activité, notamment en tirant profit de la faillite de certains Etats comme le Mali", a-t-il insisté. "C'est une erreur de jugement grave qui va totalement à l'encontre des intérêts du pays". Les putschistes ont dénoncé jeudi soir des accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense avec la France. Mais pour le ministre français des Armées, "cette déclaration est sans réflexion, sans légitimité et donc sans fondement. Nous ne reconnaissons que la légitimité du président élu, Mohamed Bazoum". Selon la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, interrogée samedi sur RFI, la remise en cause du dispositif antiterroriste français au Niger n'est "pas à l'ordre du jour". Interrogé sur le sentiment anti-français exprimé par des manifestants dans les rues de Niamey, Sébastien Lecornu a souligné qu'il fallait restre "calme" et "regarder objectivement les faits" face à ces actions menées par "certains groupuscules bien connus". "Trois drapeaux russes agités devant l'ambassade de France agrémentés de quelques slogans ne doivent ni nous intimider ni nous pousser à des conclusions hâtives comme certains le font avec facilité", a-t-il commenté. "La France historiquement s'engage, et donc prend des risques en Afrique", et "plus notre influence est grande, plus nous sommes exposés à la critique - ce qui est légitime d'ailleurs - mais aussi aux actions de désinformation", a expliqué M. Lecornu.
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