Ombeni Malekera, une trentenaire mère de trois enfants, avait été arrêtée jeudi après la découverte deux jours plus tôt du corps de la fille de cinq ans à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, le 1er août. Trois jours plus tôt, l'enfant avait participé à une fête d'anniversaire au domicile de Mme Malekera avec d'autres enfants du quartier. Elle y est revenue mardi pour jouer avec une enfant de son âge, et a ensuite disparu. Son corps a été retrouvé une quarantaine de minutes plus tard. Mme Malekera a été soupçonnée "on ne sait sur quels éléments de preuve", a expliqué à l'AFP son avocat, Me Guy Bauni-Masimango. Jugée à partir de vendredi par le tribunal de grande instance de Bukavu, elle a été "condamnée à mort" samedi soir à l'issue de deux audiences, a-t-il déclaré. "Nous sommes frustrés par cette décision de justice prise en l'absence d'une quelconque preuve de culpabilité de notre cliente. Nous avons fait appel immédiatement", a ajouté Me Bauni-Masimango. L'avocat a estimé qu'"il n'y a pas eu d'enquête sérieuse dans cette affaire" et que personnes ne l'avait vue commettre ce meurtre ni n'avait pu préciser "quand, où, dans quelles circonstances" il a été perpétré. Il s'est également demandé pourquoi la justice avait autorisé l'inhumation du corps de la fillette alors que "le rapport médical (d'autopsie) n'était pas encore disponible". Poursuivi pour "association des malfaiteurs" dans cette affaire, son époux, Christian Mufariji, a été "acquitté, faute de preuves", a encore expliqué Me Bauni-Masimango. La partie civile est de son côté "satisfaite" de ce jugement "qui a pu soulager la famille de l'enfant, à l'issue d'un procès à caractère pédagogique pour la communauté", a réagi auprès de l'AFP Me David Bugamba Amani, avocat de la famille de l'enfant. Bien que prononcée en RDC, la peine de mort n'y est plus appliquée, elle est systématiquement commuée en prison à perpétuité, a-t-il rappelé. Au Sud-Kivu, comme dans tout l'est de la RDC en proie à des violences, des enfants mais aussi des adultes sont enlevés, parfois avec demande de rançon, par des hommes armés et milices. Des cas de mutilations d'enfants sont également parfois rapportés.
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