Les dégâts ont été enregistrés dans l'Etat du Nord, "une zone désertique avec des pluies rares autrefois, mais où des pluies dévastatrices se déversent depuis cinq ans", a indiqué l'agence de presse officielle Suna. Une tragédie qui survient alors que près de quatre mois de guerre sanglante entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), ont plongé des millions de Soudanais dans la faim et détruit les infrastructures. Depuis des mois, les ONG martèlent que le temps presse car avec les trombes d'eau qui tombent subitement sur ce territoire aride pendant la saison des pluies, qui débute en juin, les inondations sont fréquentes, bloquant les routes et faisant chaque année des victimes. Et leurs eaux stagnantes favorisent les épidémies allant du paludisme au choléra en passant par la dengue. Déjà, prévient l'Organisation mondiale de la santé (OMS), des cas de choléra et de rougeole ont été détectés dans différentes régions du pays. Selon l'OMS, 80% des hôpitaux du pays sont hors service, et ceux encore opérationnels sont souvent la cible d'attaques ou de pillages. Depuis le début de la guerre le 15 avril, plus de trois millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du Soudan et près d'un million d'autres ont fui vers les pays voisins, d'après l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Et les humanitaires qui, avant la guerre aidaient un tiers des 48 millions de Soudanais, pourraient ne plus être là. Aucun corridor sécurisé n'a été dégagé pour leur permettre d'apporter leur aide. Leurs cargaisons arrivées par les airs sont bloquées aux douanes. Et le personnel international se voit refuser les visas pour venir relever des employés locaux exténués ou terrés chez eux. Lundi encore, des témoins à Khartoum ont fait état à l'AFP de tirs de roquettes et de tirs d'artillerie lourde dans des quartiers densément peuplés. La guerre entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des FSR du général Mohamed Hamdane Daglo, a fait plus de 3.900 morts selon l'ONG Acled.
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