Les forces de sécurité du pays sont aussi accusées d'avoir procédé à des centaines d'arrestations et détentions arbitraires, ajoute l'ONG dans un communiqué. Le parti au pouvoir, le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), a réfuté ces accusations. La police et les services de sécurité de l'Etat et de renseignements "ont été impliqués dans les meurtres extra-judiciaires d'au moins quinze personnes", selon HRW. Les militants politiques, artistes et organisateurs de manifestations sont les principales victimes de ces "violations présumées des droits"n, souligne l'ONG. "Les autorités angolaises devraient agir urgemment pour mettre fin aux pratiques et politiques irrégulières de la police et s'assurer que les victimes et leurs famille reçoivent justice", souligne Zenaida Machado, spécialiste de l'Afrique pour HRW. Bien que le gouvernement ait cherché à améliorer le maintien de l'ordre, les poursuites contre les policiers coupables d'exactions sont rares, poursuit l'ONG. Les arrestations sont plus fréquentes dans la province pétrolière de Cabinda (nord), proche de la République démocratique du Congo (RDC). Ce rapport se fonde en particulier sur des entretiens avec 32 personnes menés à travers le pays ces six derniers mois, notamment des victimes ou leurs proches, des témoins et des sources dans le milieu de la sécurité. Dans un cas, des hommes présentés comme appartenant à un service d'enquête criminelle ont arrêté un groupe de jeunes hommes "dont les corps ont été retrouvés trois jours plus tard à la morgue d'un hôpital". Un ami des victimes, connues pour leur participation à des manifestations anti-gouvernementales, a assuré que la police surveillait le groupe. "Les enquêtes sont déjà en cours", a répondu le porte-parole du MPLA au pouvoir, Rui Falcao. "Nous trouvons quand même étrange que ceux qui appellent à la nécessité d'enquêtes formulent déjà des conclusions et des jugements", a-t-il ajouté à l'AFP. Selon l'ONG, le principal mouvement d'opposition, l'UNITA, a déclaré avoir répertorié plus de 130 cas de personnes tuées par les services de sécurité durant des manifestations depuis 2017. Samedi, des milliers de manifestants ont appelé au départ du président Joao Lourenco, lors d'un rassemblement dans la capitale organisé par l'UNITA. L'Angola, riche en pétrole, a connu une vague de manifestations depuis l'impopulaire décision du gouvernement de couper les subventions aux carburants en juin, qui a fait grimper les prix à la pompe. Cette mesure est destinée à réduire les dépenses publiques, dans un contexte de baisse des revenus pétroliers qui affaiblit la devise nationale, le kwanza.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.