"Trente-trois personnes en détention provisoire ont été libérées aujourd'hui (lundi), a affirmé Me Tarek el-Awadi sur Twitter, rebaptisé X. Outre M. Shenety, l'avocat Youssef Mansour et le créateur de contenu en ligne Ahmed Hassanein ont aussi été libérés. Alors qu'il tentait, avec d'autres opposants, de former une alliance sous le nom de la "Coalition de l'espoir" pour se présenter aux législatives de 2020, M. Shenety, avait été arrêté en juin 2019 aux côtés de sept autres personnes. Parmi eux, trois ont été libérés depuis l'année dernière, dont la figure de la gauche égyptienne Hossam Moniss, le militant laïc et avocat Ziad el-Elaimi et le journaliste de gauche Hicham Fouad. Ils avaient été accusés d'appartenir à la confrérie des Frères musulmans, considérée comme "organisation terroriste", et de financer un "complot contre l'Etat et ses institutions". Selon l'ONG Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux (ECSR), M. Shenety est "un économiste, conseiller financier auprès d'entreprises internationales et il dispose d'investissements dans divers domaines, notamment dans la chaîne de librairies Alef Bookstores", dont la fermeture avait été ordonnée par les autorités en 2019 car soupçonnée d'être liée aux Frères musulmans. Sous l'autocrate Hosni Moubarak (1981-2011), les libertés étaient restreintes pour les intellectuels, mais elles ont encore été réduites après l'arrivée au pouvoir d'Abdel Fattah al-Sissi en 2014. Depuis, les autorités mènent une impitoyable répression contre les universitaires, mais aussi les journalistes, artistes, avocats, syndicalistes et militants politiques. Après plusieurs années de sommeil, le pouvoir a réactivé mi-2022 en grandes pompes son comité des grâces présidentielles. Côté face, il a fait libérer près d'un millier de prisonniers, répètent à l'envi les responsables. Mais, côté pile, dénoncent les ONG, presque "trois fois plus (de personnes) ont été arrêtées dans le même temps". Les défenseurs des droits humains dénoncent un climat de répression, l'accusation de "fausses informations" ou de "terrorisme" pouvant être utilisée contre quiconque critique la situation politique ou économique sur les réseaux sociaux. Les autorités, elles, refusent de donner le nombre de personnes incarcérées, tout en inaugurant régulièrement de nouvelles prisons. Fin juillet, M. Sissi a accordé une grâce présidentielle au chercheur Patrick Zaki et à Mohamed al-Baqer, l'avocat du détenu politique le plus célèbre du pays, Alaa Abdel Fattah.
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