Afrique du Sud: une grève des transports paralyse Le Cap, trois morts

Infos. La ville portuaire et touristique du Cap est paralysée depuis plusieurs jours par une grève des taxis collectifs, qui a pris une tournure violente dans la grande ville sud-africaine avec le recensement de trois morts, a annoncé la police lundi.

Afrique du Sud: une grève des transports paralyse Le Cap, trois morts

Des milliers d'usagers se sont retrouvés coincés après l'arrêt de travail déclenché jeudi par les chauffeurs de minibus, le principal moyen de transport de millions de Sud-Africains de la classe ouvrière, qui bloquent de nombreuses routes. Lundi, sur la route de l'aéroport, "un individu a été abattu et trois autres ont été blessés" après des jets de pierres sur un automobiliste, a indiqué la police. Les autorités ont ensuite précisé qu'un autre corps, celui d'un homme de 28 ans mort de plusieurs blessures par balles dans une attaque "présumée liée aux taxis", avait été retrouvé non loin. Vendredi soir, un policier avait été abattu pendant qu'il patrouillait à une vingtaine de kilomètres du Cap. Là encore, "on ne peut exclure la possibilité que cette attaque ait été liée à la grève des taxis en cours", a commenté la police car des agents "patrouillaient (...) pour endiguer les incidents liés" à ce mouvement. La route de l'aéroport, régulièrement perturbée et bloquée la nuit précédente, a finalement été dégagée lundi dans l'après-midi. L'ambassade britannique en Afrique du Sud a diffusé le week-end dernier sur Facebook un avis conseillant aux voyageurs de retarder leurs déplacements "vers et à partir de l'aéroport jusqu'à ce que l'itinéraire soit dégagé". La ministre du Tourisme Patricia de Lille a précisé lundi à l'AFP qu'elle discutait avec le Premier ministre de la province du Cap "de la grève des taxis, à la lumière de la note envoyée par les autorités britanniques", afin de trouver rapidement une solution. Le Conseil national sud-africain des taxis (Santaco) avait appelé au débrayage la semaine dernière pour dénoncer un nouveau règlement qui donne à la municipalité du Cap le pouvoir de saisir les véhicules pour des infractions telles que la conduite sans permis, le non-affichage des plaques d'immatriculation et la surcharge. La situation s'est envenimée après la saisie mardi de 15 minibus. Le Santaco a affirmé lundi que 6.000 véhicules avaient été saisis depuis le début de l'année et que, face à cette situation, il n'avait "pas eu d'autre option" qu'un appel à la grève. "Il est clair qu'il y a eu un certain degré de préméditation dans les actions dont nous avons été témoins ces derniers jours. Il y a également eu des tentatives claires de cibler le personnel et les infrastructures de la ville", ont pour leur part commenté les autorités locales dans leur communiqué lundi. De nombreux bus et véhicules municipaux ont été incendiés, des véhicules privés ont été la cible de jets de pierres ou de coups de feu, et des cliniques ont dû fermer ou réduire leurs capacités à cause du chaos. Des magasins ont été pillés, selon la police, qui a annoncé l'arrestation de cinq pilleurs présumés. Après l'échec des négociations du week-end avec le Santaco, il a annoncé que l'arrêt de travail se poursuivrait jusqu'à mercredi.

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