S'exprimant lors du lancement du manifeste de son parti à Bulawayo, deuxième ville du pays, M. Chamisa a déclaré que le Zanu-PF au pouvoir était en "mode panique" et avait "recours à des tactiques sales", y compris de la "violence politique", parce que l'opposition gagne du terrain. "Nous les combattrons devant les tribunaux, nous les combattrons dans les urnes et, si nécessaire, nous les combattrons dans la rue. Nous n'abandonnerons pas parce que nous (...) avons le soutien des citoyens, mais surtout Dieu est de notre côté", a déclaré M. Chamisa, avocat et pasteur de 45 ans. S'engageant à reconstruire le pays autour de ce qu'il appelle la "citizenocracy", une démocratie s'appuyant sur les citoyens, M. Chamisa a déclaré qu'il veut le restaurer sur la base notamment de la modernisation et de la réconciliation. "Nous allons passer du statut de cas désespéré à celui de grenier à blé que nous étions autrefois", a-t-il promis, devant des centaines de délégués de sa Coalition des citoyens pour le changement (CCC), le "Triple C". Loin du "pillage" organisé mené selon lui par le parti au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1980, il veut relancer l'économie. Il a fait notamment référence à Douglas Mwonzora, du parti d'opposition MDC, qui a annoncé son retrait de la course dans la journée et qualifié les élections de "farce", invoquant un "terrain de jeu inéquitable". La commission électorale venait de disqualifier les 87 candidats de son parti aux législatives, pour n'avoir pas payé les frais d'inscription à temps. "Il ne fait aucun doute que cette élection n'est ni libre ni équitable. L'organe de gestion des élections n'a pas fait preuve de l'impartialité et de l'équité attendues, agissant de manière vindicative et partisane", a expliqué à la presse M. Mwonzora. "Nous boycottons cette farce, nous boycottons cette imposture". Après plusieurs meeting interdits, le CCC avait finalement pu lancer sa campagne le mois dernier à Gweru (nord-ouest), où Nelson Chamisa avait promis de présenter un manifeste qui jetterait les bases d'un Zimbabwe "pour tout le monde".
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