Amsétou Nikièma - connue sous le nom d'Adja - et ses co-accusés ont comparu mercredi devant le tribunal de grande instance de la capitale burkinabè, pour "séquestration, coups et blessures et complicité". Ses avocats ont plaidé sa mise en liberté provisoire, évoquant des "raisons sociales" et la "garantie de sa présence devant le tribunal chaque fois que de besoin", ce qu'a refusé le tribunal qui a renvoyé le procès au 23 août. Amsétou Nikièma est retournée à la Maison d'arrêt et de correction des armées (Maca) où elle a été incarcérée lundi. Fin juillet, alors qu'elle attendait d'être placée en détention préventive, "Adja" avait réussi à s'évader grâce à des militaires. "Alors que les prévenus attendaient leur transfèrement à leur lieu de détention", le tribunal avait été encerclé par des militaires en armes, "venus exiger" qu'on leur remette Adja, ce qui a été fait, avait déploré dans un communiqué le procureur général du Faso, Laurent Poda. Interpellant le président de transition issu d'un putsch il y a 10 mois, le capitaine Ibrahim Traoré, sur sa responsabilité en tant que garant de l'indépendance de la justice, l'intersyndicale avait appelé "l'ensemble des magistrats du Burkina Faso à la suspension de toutes les activités en juridiction" jusqu'à l'emprisonnement de la guérisseuse. Un mot d'ordre levé mardi. Amsétou Nikiéma avait été interpellée après la diffusion le 26 juillet sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant un quinquagénaire torturé par des individus se réclamant de cette guérisseuse qui officie à Komsilga, près de Ouagadougou. Au Burkina Faso, Adja attire des milliers d'adeptes pour des séances de guérison de victimes "de mauvais génies" et sa réputation n'a cessé de croître, trois ans seulement après sa première séance. Selon ses avocats, depuis l'absence de la guérisseuse, une "trentaine de personnes (sont) déjà mortes" faute de prise en charge.
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