Ethiopie: la capitale veut "sévir" contre les lieux abritant des "actes homosexuels"

Infos. Les autorités de la capitale éthiopienne Addis Abeba ont annoncé "sévir" contre les établissements "soupçonnés d'être impliqués dans des activités homosexuelles", encourageant la population à signaler ces lieux à la police dans ce pays où l'homosexualité est interdite.

Ethiopie: la capitale veut "sévir" contre les lieux abritant des "actes homosexuels"

Le Bureau de l'administration de la paix et de la sécurité d'Addis Abeba a commencé à "prendre des mesures correctives (...) contre les hôtels, restaurants, maisons d'hôtes et établissements de divertissement similaires qui violent la culture, les coutumes et les pratiques sociales, ainsi que les religions", a annoncé le service de communication de la municipalité dans un communiqué jeudi. Un signalement a déjà permis d'ouvrir une enquête concernant une maison d'hôtes, dont le patron a été arrêté par la police, a-t-il ajouté, en encourageant "toute personne ayant des informations (...) liées à des actes homosexuels (à) se rendre au poste de police le plus proche et donner des informations". "Le Bureau a également averti qu'il continuerait à réprimer de tels actes, qui sont méprisés par Dieu et par les hommes", ajoute le communiqué. La loi éthiopienne interdit l'homosexualité, qui peut être sanctionnée d'une peine allant jusqu'à 15 ans de prison. Lundi, une association éthiopienne de défense des droits LGBT+, House of Guramayle, s'est alarmée du climat d'homophobie dans le pays, marqué par "des attaques sans précédent contre des individus en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre réelles ou supposées". Elle a dénoncé les appels à la violence qui se multiplient sur les réseaux sociaux, soulignant que "la communauté queer en Éthiopie n'a aucune protection contre les discours de haine, le harcèlement et les agressions collectives". En 2022, un rapport du département d'État américain soulignait qu'"aucun rapport n'a fait état de personnes incarcérées ou poursuivies pour avoir eu des relations sexuelles entre personnes du même sexe". Il pointait toutefois l'absence "de lois sur les crimes de haine ou d'autres mécanismes de justice pénale aidant aux enquêtes sur les abus contre les personnes LGBTQI".

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