Les combats ont opposé la "Brigade 444" à la "Force al-Radaa" dans plusieurs secteurs de la banlieue est de Tripoli, a indiqué mardi à l'AFP un officier du ministère de l'Intérieur ayant requis l'anonymat. Une source hospitalière a annoncé un premier bilan de deux morts et plus de 30 blessés. Ces deux groupes sont parmi les plus influents à Tripoli, où siège l'un des deux gouvernements qui se disputent le pouvoir dans un pays miné, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, par des divisions alimentées par la prolifération de groupes armés aux allégeances mouvantes. "Les tensions ont commencé" à l'annonce de "l'interpellation par al-Radaa du chef de la Brigade 444", a affirmé l'officier, précisant que "les forces étaient toujours mobilisées et les accès à l'aéroport de Mitiga fermés" mardi. La Manul, la mission de l'ONU en Libye, a indiqué dans un communiqué "suivre avec inquiétude" ces évènements et "leur impact sur les civils", appelant à une "désescalade immédiate", au "dialogue" et à "préserver les progrès accomplis sur le plan de la sécurité ces dernières années". - Appels aux dons de sang - Selon des médias locaux, des véhicules blindés et pickups armés se sont déployés lundi soir dans plusieurs secteurs à l'est et au sud de Tripoli après l'interpellation du chef de la Brigade 444, Mahmoud Hamza, à l'aéroport de Mitiga, situé dans un secteur contrôlé par la Force al-Radaa. Des tirs nourris notamment à l'arme lourde ont retenti à Ain Zara (au sud-est de Tripoli) avant de s'étendre à d'autres secteurs près de l'aéroport et de l'université de Tripoli, où les cours ont été suspendus. Les autorités de Mitiga ont suspendu le trafic et dévié les vols vers Misrata, à 200 km plus à l'est, évacuant aussi les appareils stationnés sur le tarmac. Le ministère de la Santé a appelé à des dons de sang et à l'établissement de couloirs sécurisés pour évacuer les familles piégées dans les zones de combats. La Brigade 444 dépend du ministère de la Défense et est considérée comme le plus discipliné des groupements armés de l'ouest libyen. Elle contrôle notamment les banlieues sud de Tripoli mais aussi les villes de Tarhouna et de Bani Walid, sécurisant les routes reliant la capitale au sud du pays. La Force al-Radaa est une puissante milice qui fait office de police à Tripoli, et arrête aussi bien des jihadistes que des délinquants de droit commun. Elle se présente comme un organe de sécurité indépendant des ministères de l'Intérieur et de la Défense et contrôle le centre et l'est de Tripoli ainsi que la base aérienne de Mitiga, l'aéroport civil et une prison. Fin mai, des combats entre les deux groupes, jusque dans des rues bondées du centre de Tripoli, avaient fait des blessés légers. En juillet et août 2022, des affrontements entre al-Radaa et d'autres groupes armés avaient fait une cinquantaine de morts à Tripoli.
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