Ces deux provinces de l'Est de la République démocratique du Congo sont depuis le 6 mai 2021 placées sous "état de siège", une mesure qui a remplacé les autorités civiles par une administration militaire pour lutter contre les groupes armés. L'appel à la levée de cette mesure intervient à l'issue de trois jours d'évaluation menée à Kinshasa par les élus nationaux et provinciaux, des responsables traditionnels, religieux et associatifs, à l'initiative du président Félix Tshisekedi. Dans une déclaration, les participants des provinces concernées ont estimé que "l'unique et seule option" à prendre est "la levée pure et simple de l'état de siège". Les 132 signataires ont aussi demandé au gouvernement de "rétablir" les institutions civiles et de "renforcer les opérations militaires de grande envergure" dans la région. Depuis des mois, le maintien de cette mesure est vivement critiqué par des militants des droits de l'Homme et les activistes des mouvements citoyens qui estiment qu'elle n'a pas réussi à stopper les violences. Le 6 mai, au deuxième anniversaire de son instauration, Amnesty International a appelé à la levée d'une mesure que l'organisation juge inefficace et attentatoire aux droits humains. L'ONG avait alors estimé que, non seulement "la situation en matière de sécurité dans les deux provinces s'est considérablement détériorée", avec "une recrudescence des attaques contre les civils", mais l'instauration de l' état de siège a "aggravé la situation des droits humains". "Tout le monde sait que l'état de siège est un échec", a réagi Jean-Claude Katende, président de l'ASADHO (Association africaine des droits de l'Homme). Dans une tribune publiée mercredi dans la presse nationale, Julien Paluku, ancien gouverneur du Nord-Kivu et actuel ministre de l'Industrie, a rappelé que "c'est avec état de siège que le M23 a refait surface" en RDC. Rébellion majoritairement tutsie, soutenue par le Rwanda selon des experts de l'ONU, le M23 ("Mouvement du 23 mars") s'est emparé depuis l'année dernière de vastes territoires dans le Nord-Kivu. L'Est congolais est déstabilisé depuis près de trente ans par les activités illicites d'une centaine de groupes armés locaux et étrangers qui se disputent le contrôle des terres, des mines et commettent des exactions sur des civils. Des opérations militaires sont en cours sans parvenir à ramener la paix, jusqu'à présent.
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