Plusieurs officiels gouvernementaux interrogés par l'AFP se sont gardés de confirmer ou d'infirmer l'admission en réanimation de M. Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, écroué fin juillet sous différents chefs d'inculpation, dont appel à l'insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l'État. M. Sonko, qui dit faire l'objet d'une machination pour l'écarter de la présidentielle, a entamé une grève de la faim le 30 juillet. Les autorités ont mis en doute le fait qu'il observait strictement cette grève. L'un des avocats de M. Sonko, Me Ciré Clédor Ly, a dit à l'AFP s'être rendu jeudi après-midi au service de réanimation de l'Hôpital principal de Dakar où il a obtenu confirmation de la présence de son client. Il a préféré ne pas l'approcher, mais M. Sonko "n'a pas recouvré ses esprits depuis hier", a-t-il dit. Un autre avocat de M. Sonko, Me Bamba Cissé, a également fait état de son admission en réanimation. La page Facebook de M. Sonko, toujours active, rapporte qu'il a été "admis au service de réanimation de l'Hôpital principal de Dakar suite à un malaise" survenu mercredi soir. Des responsables de son parti, le Pastef, dont les autorités ont annoncé la dissolution fin juillet, ont relayé le message sur les réseaux sociaux. M. Sonko, 49 ans, est hospitalisé depuis le 6 août. Ses partisans et ses avocats tirent depuis la sonnette d'alarme quant à son état de santé. La confrontation entre M. Sonko et le pouvoir a donné lieu à plusieurs épisodes de contestation meurtrière depuis sa mise en cause en 2021 dans une affaire de moeurs. L'adversaire le plus rétif du président Macky Sall a été condamné à six mois de prison avec sursis en mai pour diffamation contre un ministre, et à deux ans de prison ferme en juin pour "corruption de la jeunesse" dans l'affaire de moeurs. M. Sonko crie au complot. Le camp présidentiel l'accuse de nourrir un projet insurrectionnel. Les avocats de M. Sonko assurent qu'il reste éligible malgré ses condamnations. Le ministère de la Justice a dit au contraire il y a une semaine qu'il était déchu de ses droits électoraux. Une source proche du ministère de l'Intérieur s'exprimant sous le couvert de l'anonymat à cause de la sensibilité politique du sujet a indiqué jeudi à l'AFP que M. Sonko avait été radié des listes électorales à la suite de sa condamnation en juin, et que cette radiation lui avait été notifiée. M. Sonko peut introduire un recours, a-t-elle dit. Une telle radiation rend M. Sonko inéligible. Un porte-parole du parti dissous de M. Sonko, Ousseynou Ly, a dit ne pas avoir de confirmation officielle que la radiation avait été signifiée à l'intéressé.
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