Maroc: le roi engage son pays vers une monarchie constitutionnelle

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RABAT (AFP) - (AFP)

Le roi du Maroc Mohammed VI a décidé de réduire ses pouvoirs dans le cadre d'une réforme constitutionnelle très attendue dont il doit présenter les grandes lignes dans un discours à la nation vendredi.

L'intervention du souverain, qui a succédé à son père Hassan II en 1999, est prévue à 20H00 GMT (21H00 locales) à la radio et à la télévision, selon le Palais royal.

Le projet de nouvelle loi fondamentale discuté depuis mars prévoit la mise en place d'une monarchie constitutionnelle avec un premier ministre qui prendra réellement les rênes de l'exécutif.

Il s'agit d'une des revendications des manifestations qui se déroulent dans le royaume dpuis le mois de février, à l'instar --mais, sans violences-- de ce qui s'est passé dans d'autres pays d'Afrique du Nord ou du Moyen-Orient.

Le 9 mars, Mohammed VI, 47 ans, avait promis des réformes politiques pour répondre aux attentes des manifestants.

Le projet de nouvelle constitution sera soumis à un référendum populaire en juillet, dans ce royaume qui compte quelque 32 millions d'habitants.

Vendredi, la presse annonçait l'intervention du souverain: "Trois mois après son discours +historique+, le roi Mohammed VI s'adresse une nouvelle fois aux Marocains", titre "Au Fait", le quotidien francophone le plus lu au Maroc.

Le journal arabophone Al Massae (indépendant, plus de 100.000 exemplaires vendus par jour) insiste sur le fait que la "nouvelle constitution préserve le caractère islamique de l'Etat et protège la langue arabe".

Chef de l'état, chef de l'armée et Commandeur des croyants, le roi s'est toujours montré en faveur d'un Islam modéré.

L'intervention du roi était d'autant plus attendue que l'impatience a grandi depuis son discours du 9 mars, souligne un expert.

"Entre le discours royal du 9 mars, dans lequel il avait promis des changements, et aujourd'hui, trois mois se sont écoulés sans qu'il y ait le moindre acte politique important", a déclaré à l'AFP le politologue Pierre Vermeren.

"On a poussé la patience jusqu'au bout", souligne Lahcen Daoudi, le président du groupe parlementaire du parti islamiste Justice et développement (PJD, opposition parlementaire).

"Le Maroc va tourner une page pour en ouvrir une nouvelle", ajoute-t-il.

Une commission pour élaborer des réformes a été mise en place en mars sous la présidence du juriste Abdeltif Menouni, et ses conclusions ont été présentées aux partis politiques.

Selon des milieux proches de cette commission, la nouvelle constitution doit confirmer que l'Islam reste la religion de l'état et que la liberté de culte est garantie.Elle doit également établir les limites du champ d'intervention du roi comme Commandeur des croyants, un titre qui lui confère une haute aurorité dans le domaine religieux.

La nouvelle loi fondamentale doit également désigner le berbère comme langue officielle à côté de l'arabe.

En outre, la justice sera clairement séparée des autres pouvoirs, pour assurer son indépendance.

Depuis février, le Maroc est le théâtre de manifestations en faveur de la démocratie menées notamment par le Mouvement de jeunes du 20 février, et les partis politiques réclamaient notamment le renforcement des pouvoirs du Premier ministre.

"Nous voulons une monarchie parlementaire, démocratique et sociale", a déclaré à l'AFP le ministre chargé des relations avec le parlement, M. Driss Lachgar.

"Cela suppose que le Premier ministre devienne le chef effectif du pouvoir exécutif", a ajouté M. Lachgar qui est également l'un des dirigeants du parti de l'Union socialiste des forces populaires (USFP, coalition gouvernementale).

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