Karim Assaad "a été arrêté samedi à 01H00 du matin à son domicile par des membres de forces de sécurité en civil", rapporte son site "Matsada2sh", "n'y croyez pas" en arabe. "Ils ont frappé son épouse, menacé son enfant en bas âge, perquisitionné son domicile et l'ont enlevé, le conduisant vers une destination inconnue", précise la plateforme fondée en 2018 à Londres. Le syndicat des journalistes a lui demandé aux autorité de "libérer" M. Assaad et de "divulguer le lieu où il se trouve". "Les seules questions posées par les assaillants concernaient notre couverture de l'affaire de l'avion Egypte-Zambie", affirme Matsada2sh. Les autorités zambiennes avaient annoncé la saisie cette semaine d'un avion à l'aéroport international de Lusaka ainsi que l'arrestation de dix personnes, dont neuf étrangers. L'avion transportait, selon elles, près de 5.7 millions de dollars, cinq revolvers, 126 balles et près de 130 kg de lingots présentés un temps comme de l'or. Des journalistes indépendants égyptiens ont diffusé sur les réseaux sociaux des documents qu'ils présentent comme le dossier judiciaire zambien, affirmant que des accusés nommés sont Egyptiens, dont certains seraient officiers de l'armée et de la police. La presse d'Etat affirme qu'il s'agit d'un avion privé et non de l'Etat égyptien et qu'il est passé en "transit au Caire". "Jusque là, la seule réaction du gouvernement a été d'arrêter Karim Assaad de Matsda2sh, une des seules sources d'information sur le sujet", a réagi tard samedi sur X (ex-Twitter) la militante Lobna Darwish de l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR). Selon Matsada2sh, son équipe et ses comptes sur les réseaux sociaux "font l'objet d'attaques coordonnées": deux articles ont été "supprimés sur (sa) page Facebook" à cause de son enquête révélant, selon elle, "l'implication de plusieurs officiels égyptiens". "Nous tenons les autorités égyptiennes responsables de la sécurité de nos équipes", ajoute-t-elle. L'Egypte occupe la 166e place sur 180 dans le classement de la liberté de presse de RSF en 2023. Selon le syndicat égyptien, 24 journalistes sont actuellement détenus, M. Assaad inclus. Selon Washington, Le Caire viole les droits humains dans tous les domaines, des prisons à la liberté d'expression en passant par les droits LGBT+.
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