Violence "organisée" contre les femmes des forces maliennes et de leurs partenaires (rapport ONU)

Infos. Les forces armées maliennes et "leurs partenaires de sécurité étrangers" se livrent à une violence "systématique et organisée" contre les femmes, dénonce vendredi un rapport d'experts de l'ONU, s'inquiétant d'autre part du renforcement des groupes terroristes dans le pays.

Violence "organisée" contre les femmes des forces maliennes et de leurs partenaires (rapport ONU)

"La violence contre les femmes et les filles, et les violences sexuelles liées au conflit restent omniprésentes au Mali", estiment les experts nommés par le Conseil de sécurité pour surveiller l'application du régime de sanctions. Mais ils mettent principalement en cause les forces armées maliennes et leurs "partenaires de sécurité étrangers", notant que "la persistance avec laquelle ces actes sont perpétrés peut être le signe" que cette violence contre les femmes est "systématique et organisée". "Le groupe d'experts estime que la violence à l'égard des femmes et d'autres formes d'atteintes graves aux droits humains et au droit international humanitaire sont utilisées, en particulier par les partenaires de sécurité étrangers, en vue de semer la terreur au sein des populations", poursuit le rapport. S'ils n'identifient pas catégoriquement ce partenaire étranger que les témoins décrivent comme "des blancs", ils notent qu'il est "présumé être le groupe Wagner". De manière plus générale, le rapport s'inquiète de la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays et d'un "risque" que les groupes terroristes "reproduisent le scénario de 2012" lorsqu'ils s'étaient emparés des grandes localités du Nord. Certains groupes armés signataires de l'accord de paix d'Alger de 2015 avec le gouvernement malien ont ainsi "abdiqué leurs obligations en déclarant publiquement qu'ils n'étaient plus en mesure de protéger leurs populations". D'autres, notamment la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) -- alliance de groupes indépendantistes et autonomistes à dominante touareg entrés en rébellion contre l'Etat malien dans le nord en 2012-- "ont abandonné des positions pour se concentrer sur des zones géographiques stratégiques clé" et ont vu leurs combattants "changer de camp pour rejoindre des groupes armés terroristes ou des réseaux de trafic". Dans ce contexte d'affaiblissement des groupes signataires de l'accord de paix, "des groupes terroristes ont vu miroiter une occasion qu'ils essaient d'exploiter le plus rapidement possible", s'inquiète le rapport. Notamment, "en moins d'un an, l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) a pratiquement doublé la superficie des zones qu'il contrôle au Mali".

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