Les affrontements qui ont éclaté autour de cette ville le 6 février ont fait des centaines de morts. Ils opposent les combattants d'une milice clanique, connue sous le nom de SSC, aux forces du Somaliland, région séparatiste de Somalie qui a proclamé son indépendance en 1991 mais n'est pas reconnue par la communauté internationale. Un des commandants de cette milice, Abdiqani Mohamed, a affirmé à l'AFP que les combattants SSC se sont emparés de la base militaire de Goojacade, une des plus importantes de la région située à une dizaine de kilomètres de Las Anod, après "une attaque majeure" lancée vendredi matin. "Nous avons pris le contrôle de toutes les bases militaires qu'elles (les forces somalilandaises) détenaient à l'extérieur de Las Anod, y compris la base principale de Goojacade", a-t-il déclaré. "Il y a des victimes des deux côtés", a-t-il indiqué, ajoutant que des armes avaient également été saisies et des soldats capturés. Plusieurs habitants de Las Anod joints par téléphone ont déclaré avoir entendu de violents combats vendredi matin et que des miliciens ont plus tard exhibé des véhicules présentés comme des prises faites à l'armée. Un autre commandant des SSC, Abdullahi Muhidin, a précisé qu'outre la base de Goojacade, les miliciens "ont aussi pris contrôle du poste militaire avancé de Maraaga et de plusieurs checkpoints". Dans un communiqué, le ministère de la Défense du Somaliland a affirmé que l'armée avait "quitté ses positions dans l'est de Sool (sous-région où se trouve Las Anod, ndlr) à des fins militaires stratégiques". "L'armée nationale est en phase de réorganisation et de préparation pour contrer l'ennemi", a-t-il ajouté. Les tensions autour de Las Anod, carrefour commercial revendiqué par le Somaliland et la région somalienne voisine du Puntland, durent depuis plusieurs mois. Des combats ont éclaté en février entre les forces somalilandaises et la milice SSC, après que des chefs de clans locaux eurent publié une déclaration s'engageant à soutenir "l'unité et l'intégrité de la République fédérale de Somalie" et exhortant les autorités du Somaliland à retirer leurs forces de la région. Les combats ont tué au moins 210 civils et en ont blessé 680, avait affirmé le maire de Las Anod le 2 mars. Aucun bilan n'a été communiqué depuis, alors que les violences, notamment des bombardements d'artillerie, ont continué. Médecins sans frontières a annoncé le 24 juillet être contraint de cesser ses activités dans l'hôpital général de Las Anod en raison des "attaques récurrentes contre les installations médicales et (du) niveau de violence extrême" dans la zone. Le 16 février, le bureau local de l'agence humanitaire de l'ONU (Ocha) avait déclaré que plus de 185.000 personnes avaient fui les violences. Région pauvre et isolée de 4,5 millions d'habitants, le Somaliland a connu une relative stabilité depuis la proclamation de son indépendance, alors que la Somalie a été ravagée par des décennies de guerre civile et d'insurrection islamiste.
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