"J'ai parlé avec la ministre des Affaires étrangères du grand potentiel que représentent les relations entre les deux pays", a déclaré M. Cohen, selon un communiqué de son bureau. "Najla al-Mangoush a refusé de s'entretenir avec une quelconque partie représentant l'entité israélienne et reste catégoriquement ferme sur cette position", a de son côté précisé le ministère libyen des Affaires étrangères dans la soirée. "Ce qui s'est passé à Rome a été une rencontre fortuite et non officielle, au cours d'une rencontre avec son homologue italien, qui n'a comporté aucune discussion, accord ou consultation", a dit le ministère dans un communiqué. La ministre a rappelé "de manière claire et sans ambiguïté la position de la Libye à l'égard de la cause palestinienne". Le ministère a en outre dénoncé une "exploitation par les médias hébraïques et internationaux" de cet "incident" qu'ils tentent de présenter comme "une réunion ou des pourparlers". Des mouvements de protestation spontanés ont éclaté dimanche à Tripoli et dans plusieurs banlieues de la capitale en signe de refus d'une normalisation avec Israël, puis gagné d'autres villes où des jeunes ont coupé les routes, brûlé des pneus et brandi le drapeau palestinien. Le ministre israélien a dit avoir évoqué avec Mme Mangoush "l'importance de préserver l'héritage du judaïsme libyen à travers la réparation des synagogues et des cimetières juifs dans ce pays". Il s'agit d'une "première étape dans les relations entre Israël et la Libye", a dit le ministre estimant que "la taille et la place stratégique de la Libye offrent une opportunité immense pour l'Etat d'Israël". Cette rencontre s'est déroulée sous les auspices du ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani, selon le communiqué. A Tripoli, le gouvernement d'Abdelhamid Dbeibah, reconnu par l'ONU, n'a pas réagi à cette annonce. Mais dimanche soir, le Conseil présidentiel (CP) libyen, un organe doté de certains pouvoirs exécutifs et issu du processus politique soutenu par l'ONU, a demandé "des éclaircissements" au gouvernement, selon la chaîne de télévision Libya al-Ahrar, citant une correspondance confirmée par la porte-parole du CP, Najwa Wheba. Pour le CP, "ceci ne reflète pas la politique étrangère de l'État libyen, ne représente pas les constantes nationales libyennes et est considéré comme une violation des lois libyennes qui criminalisent la normalisation avec l'entité sioniste". Le CP a demandé au chef du gouvernement d'"appliquer la loi si la réunion a eu lieu". La Libye, plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, n'entretient pas de relations diplomatiques avec Israël. La majeure partie de la population juive libyenne a quitté ce pays pendant les vingt années qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale, principalement pour aller en Israël. Quelques centaines de juifs vivaient encore en Libye au moment du coup d'Etat en 1969 de Mouammar Kadhafi, qui les a ensuite expulsés, a fait confisquer leurs biens et détruit des synagogues. Israël a normalisé ces dernières années ses relations avec certaines nations arabes, dans le cadre des Accords d'Abraham sous l'égide des Etats-Unis. Cependant, la politique actuelle du gouvernement de Benjamin Netanyahu a fait l'objet de critiques des pays arabes à la suite de la vague de violences en Cisjordanie occupée ainsi que face à la poursuite de la colonisation dans ce territoire.
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