"Naturellement, les coups d'Etat militaires ne sont pas la solution mais nous ne devons pas oublier qu'au Gabon il y avait eu des élections pleines d'irrégularités", a-t-il souligné, affirmant qu'une élection truquée pouvait être interprétée comme un "coup d'Etat institutionnel". Précisant qu'aucune évacuation des citoyens européens résidant au Gabon n'était envisagée, il a insisté sur le fait que la situation était "calme". "Nous ne voyons pas de risque de violence", a-t-il souligné depuis Tolède, en Espagne, en marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des 27. "La situation est radicalement différente" de celle du Niger, a-t-il insisté. Des militaires putschistes ont destitué mercredi le président sortant Ali Bongo Ondimba, peu après l'annonce de sa réélection à la tête du pays, provoquant des manifestations de liesse. Ce pays d'Afrique centrale riche en pétrole était dirigé depuis plus de 55 ans par la famille Bongo. La guerre en Ukraine et la situation au Niger, où des militaires ont renversé le 26 juillet le président Mohamed Bazoum, devaient être au coeur des discussions de ce rendez-vous de Tolède. Le président du Nigeria Bola Tinubu, qui assure la présidence tournante de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), doit participer à la rencontre, a précisé le chef de la diplomatie européenne. Le coup d'Etat au Niger a accru les tensions au Sahel, où trois autres gouvernements civils ont été renversés par des militaires depuis 2020 et où des mouvements rebelles jihadistes contrôlent des régions entières. Interrogée sur CNN peu avant le début de la rencontre de Tolède, M. Borrel a martelé que les situations au Gabon et au Niger n'étaient pas "équivalentes". "Au Niger, le président était un président démocratiquement élu (...). Au Gabon, quelques heures avant le coup d'Etat militaire, il y a eu un coup d'Etat institutionnel car les élections ont été volées", a-t-il déclaré. "Je ne peux pas dire que le Gabon était une vraie démocratie avec une famille qui dirigeait le pays depuis 50 ans", a-t-il insisté.
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