Les deux responsables sont le colonel Mike Mikombe, commandant de la brigade inter-armes de la Garde républicaine dans la province du Nord-Kivu et le lieutenant-colonel Donatien Bawili, commandant du 19e régiment de la Garde républicaine, a précisé dans un communiqué le ministère congolais de la Communication. "Un procès en comparution immédiate sera organisé incessamment", ajoute le texte. L'arrestation des deux responsables militaires, dont l'identité n'avait alors pas été précisée, avait été annoncée dans la nuit devant la presse à Goma par le ministre de l'Intérieur Peter Kazadi. Celui-ci se tenait aux côtés notamment de son collègue de la Défense Jean-Pierre Bemba, tous deux faisant partie d'une délégation officielle arrivée samedi de Kinshasa à Goma pour "faire la lumière" sur les événements du 30 août et "dégager les responsabilités", rappelle le texte du ministère de la Communication. "Nous avons auditionné tous les responsables militaires sécuritaires de la ville (...), tout le monde", a indiqué Peter Kazadi, avant "d'appeler au calme". "Nous demandons à la population de rester calme, de faire confiance au gouvernement et à notre justice qui va bientôt se prononcer", a-t-il déclaré. "Nous demandons également à chaque famille qui aura constaté la disparition de l'un de ses membres, de se signaler auprès de l'auditorat supérieur avec possibilité de se constituer partie civile dans le procès qui va être organisé", a conclu Peter Kazadi. Selon une source à l'auditorat militaire de Goma, le procès pourrait s'ouvrir mardi ou mercredi. Une opération militaire avait été lancée tôt mercredi dernier à Goma pour empêcher la tenue d'une manifestation que comptait organiser une secte locale contre la présence dans la région des forces de l'ONU et de l'Afrique de l'Est, accusées d'inefficacité dans la lutte contre les groupes armés. L'opération avait été conduite en particulier dans le temple et dans les locaux de la radio de cette secte. Un document interne de l'armée a fait état de 48 morts et 75 blessés, avant que le gouvernement ne communique jeudi soir un bilan de 43 morts et 56 blessés. Dans un communiqué, le mouvement pro-démocratie Lucha (Lutte pour le changement), né à Goma et très actif en RDC, a salué l'arrestation des deux officiers, mais demandé également celle du gouverneur militaire de la province, du maire policier de Goma et des "soldats de rang impliqués dans ce massacre". La Lucha dit aussi "exiger la libération immédiate des dizaines de survivants détenus actuellement, ainsi que des activistes arrêtés pour avoir dénoncé" cette tuerie.
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