L'audience a commencé en début d'après-midi devant la cour militaire du Nord-Kivu, siégeant dans une salle, pleine à craquer, du camp militaire Katindo de Goma, la capitale provinciale, où se sont déroulés les faits, a constaté un journaliste de l'AFP. Les accusés sont deux officiers de la Garde républicaine, le colonel Mike Mikombe et le lieutenant-colonel Donatien Bawili, dont l'arrestation avait été annoncée lundi par le gouvernement, ainsi que quatre soldats de 2e classe. Jugés en "flagrance" (comparution immédiate), ils sont poursuivis notamment pour "crime contre l'humanité, violation des consignes", a déclaré en début d'audience l'auditeur supérieur du Nord-Kivu, le colonel Michel Kachil, représentant le ministère public. Selon lui, 56 personnes ont été tuées mercredi dernier lors d'une opération militaire lancée pour empêcher une manifestation prévue par une secte locale contre la présence dans la région des forces de l'ONU et de l'Afrique de l'Est, accusées d'inefficacité dans la lutte contre les groupes armés. L'opération avait été conduite en particulier dans le temple et les locaux de la radio de cette secte. Un document interne de l'armée avait rapidement fait état de 48 morts et 75 blessés, avant que le gouvernement ne communique un bilan de 43 morts et 56 blessés. Des rescapés interrogés vendredi dernier affirmaient que les militaires avaient ouvert le feu "sans explication" ni "justification" sur des dizaines de personnes désarmées. Une délégation ministérielle a été envoyée de Kinshasa à Goma samedi pour "faire la lumière" sur les événements du 30 août et "dégager les responsabilités", selon les termes du gouvernement. Outre l'arrestation des deux responsables militaires annoncée dès la nuit de dimanche à lundi à Goma par le ministre de l'Intérieur Peter Kazadi, celui-ci a annoncé lundi soir le rappel à Kinshasa pour "consultations" du gouverneur du Nord-Kivu, le général Constant Ndima, et la suspension de deux officiers de police.
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