"Seize personnes ont été arrêtées depuis hier, dont les trois présidents des trois partis" organisateurs de la manifestation - Salsay Weyane Tigray (SaWeT), le Parti pour l'indépendance du Tigré et Baytona -, a indiqué par téléphone à l'AFP Hailu Kebede, un dirigeant de SaWeT, précisant que les trois présidents avaient été finalement libérés mercredi. Les présidents avaient été arrêtés avec des militants et des employés du parti alors qu'ils appelaient à manifester depuis des véhicules équipés de haut-parleurs, matériel qui a été confisqué, a-t-il précisé. Ces trois partis ont annoncé fin août la formation d'une "Alliance pour un changement radical" au Tigré et l'organisation le 7 septembre d'une manifestation à Mekele, la capitale régionale, dénonçant notamment "l'incompétence du TPLF" et son "caractère autocratique". Ils affirment que la municipalité de Mekele - dirigée par le TPLF - a refusé d'autoriser la manifestation, invoquant le manque d'effectifs disponibles des forces de sécurité à l'approche du nouvel An éthiopien, le 12 septembre. "Le TPLF ne veut pas que d'autres voix soient entendues (...) il ne veut pas que la communauté internationale voit une alternative" au TPLF "au Tigré", a déclaré M. Hailu, assurant que "la manifestation aura lieu". "Nous devons seulement informer les autorités, nous n'avons pas besoin d'autorisation (...) c'est la loi". Hégémonique au Tigré, le TPLF (Front de libération du Peuple du Tigré) a aussi dirigé durant 27 ans d'une poigne de fer la coalition au pouvoir en Ethiopie, jusqu'à l'arrivée du Premier ministre Abiy Ahmed en 2018 à la tête du gouvernement fédéral, contre lequel il a pris les armes fin 2020. Les deux ans de conflit ont déclenché une catastrophe humanitaire dans cette région de six millions d'habitants (5% de la population éthiopienne). Depuis un accord de paix en novembre 2022, le TPLF a récupéré l'administration intérimaire de la région (IRA). "Un gouvernement populaire et démocratique", "Assez du système parti unique", "le régime TPLF doit être remplacé", sont certains des 38 mots d'ordre de la manifestation communiqués par les organisateurs. D'autres réclament notamment la libération de zones du Tigré occupées par des milices de régions voisines ou la reprise de l'acheminement de l'aide humanitaire au Tigré, suspendu depuis mai en raison de détournements massifs, une décision étendue ensuite à l'ensemble de l'Ethiopie. "Ce n'est pas une manifestation pour blâmer un seul acteur pour les problèmes du Tigré", a poursuivi M. Hailu, "tout le monde a une responsabilité, l'IRA, le gouvernement fédéral, la communauté internationale". Un porte-parole de l'IRA n'a pas répondu à un message de l'AFP.
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