Amsétou Nikièma - connue sous le nom d'Adja - et ses co-accusés ont comparu devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou pour "séquestration, coups et blessures et complicité". A l'issue d'une longue journée d'audience, le tribunal l'a reconnue "coupable" de "complicité de coups et blessures", la condamnant à trois ans de prison et au paiement d'une amende d'un million de francs CFA (1.500 euros), le tout assorti de sursis. Le procureur avait requis contre elle deux ans d'emprisonnement dont un an ferme, et une amende de trois millions de francs CFA (4.500 euros). A la barre, Adja a plaidé non coupable avant de demander "pardon" pour les sévices infligés par ses collaborateurs - à son insu selon elle - à l'un de ses adeptes. "Tout ce que je peux dire, c'est demander pardon au procureur et à tout le monde, ma mission, c'est de soigner et non de punir", a-t-elle déclaré. La victime de la bastonnade et de la séquestration, Hamidou Kanazoé, a refusé de se constituer partie civile, affirmant que l'affaire avait été réglée à l'amiable entre les différentes familles. Huit collaborateurs d'Adja, qui ont reconnu les faits, ont été condamnés eux à 48 mois de prison et à une amende de 500.000 francs CFA (750 euros), le tout assorti de sursis. Tour à tour, ils ont blanchi la guérisseuse, déclarant avoir agi de leur propre initiative, sans "aucun ordre" de Adja. "Quand elle a appris que nous avions bastonné l'un de ses patients, elle s'était énervée contre nous et elle nous a licenciés", a déclaré l'un des accusés, Adama Barry. Amsétou Nikiéma avait été interpellée après la diffusion le 26 juillet sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant un quinquagénaire torturé par des individus se réclamant d'elle à Komsilga, près de Ouagadougou. En attente d'être placée en détention préventive, elle avait réussi à s'évader grâce à des militaires. "Alors que les prévenus attendaient leur transfèrement à leur lieu de détention", le tribunal avait été encerclé par des militaires en armes, "venus exiger" qu'on leur remette Adja, ce qui a été fait, avait alors indiqué le procureur général du Burkina, Laurent Poda. Elle avait ensuite été écrouée à sa demande à la maison d'arrêt et de correction des armées de Ouagadougou plutôt qu'à la prison civile, pour des "raisons de sécurité". Adja attire des milliers d'adeptes pour des séances de guérison de victimes "de mauvais génies" et sa réputation n'a cessé de croître, trois ans seulement après sa première séance.
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