Meurtres, viols, recrutements forcés d'enfants soldats, "il y a peu d'endroits pires au monde, voire aucun, pour être un enfant", a dénoncé Grant Leaity, le responsable de l'agence pour l'enfance de l'ONU (Unicef) lors d'un point de presse à Genève. "Le pays compte le plus grand nombre au monde de violations graves contre les enfants dans les conflits armés et qui sont confirmées par l'ONU", a-t-il insisté. Pour illustrer le degré d'horreur que doivent affronter les enfants, il a rapporté l'histoire de deux jumelles âgées de quelques mois seulement découvertes cachées sous des vêtements attachées à une ceinture d'explosifs. Dans la province du Nord Kivu, des membres des Forces démocratiques alliées -une milice islamiste qui a prêté allégeance au groupe Etat islamique- avaient transformé les petites filles en piège après avoir tué toute leur famille, a raconté M. Leaity. Des démineurs ont réussi à les détacher et elles ont depuis pu récupérer dans un centre de l'Unicef. "Ce sont deux petites filles magnifiques", s'est exclamé M. Leaity, notant que s'il n'y a pas de trace physique de l'épreuve qu'elles ont traversée, il est impossible de dire quelles seront d'éventuelles séquelles psychologiques. Ces jumelles ne sont qu'un exemple, "chaque jour, des enfants sont violés et tués. Ils sont enlevés, recrutés et utilisés par des groupes armés - et nous savons que les informations dont nous disposons ne représentent que la partie émergée de l'iceberg", a insisté M. Leaity. Au cours des trois premiers mois de 2023, rien qu'au Nord-Kivu, plus de 38.000 cas de violences sexuelles et sexistes ont été signalés. Cela représente une augmentation de 37% par rapport à la même période en 20221. "En d'autres termes: en seulement un an, 10.000 signalements supplémentaires de violences sexuelles et sexistes ont été enregistrés", a expliqué le responsable de l'Unicef. A cela vient s'ajouter la malnutrition aiguë, qui menace 1,2 million d'enfants de moins de 5 ans dans l'est du pays et aussi des épidémies. Malgré, l'importance stratégique de la RDC, notamment en termes de matière première pour les hautes-technologies ou la biodiversité, les donateurs se font pingres, a regretté M. Leaity. Il estime à 400 millions de dollars les besoins pour les 6 prochains mois. "Nous avons le savoir faire, les bons partenaires et maintenant il nous faut les ressources adéquates." En RDC "on accepte, l'inacceptable", a-t-il martelé.
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