"Nous demandons l'indulgence du tribunal. Notre client n'est pas en faute. C'est un homme politique, ce qui lui permet de donner son avis sur la vie de la Nation", a plaidé Me Demba Traoré, avocat d'Adama Ben Diarra, dit Ben le Cerveau. "Mes propos ont été déformés et sortis de leur contexte", s'est défendu M. Diarra, jugé en flagrant délit par le pôle national de lutte contre la cybercriminalité, un tribunal spécial. Il avait été arrêté et placé en garde à vue lundi puis écroué mardi pour avoir prétendument discrédité l'Etat. Il va rester en prison jusqu'au délibéré fixé au 14 septembre. Le parquet a requis une peine de trois ans dont deux ferme et un avec sursis. M. Diarra est à la tête de Yerewolo-Debout sur les remparts, l'une des organisations les plus actives en faveur de la junte qui a pris par la force en 2020 les commandes de ce pays confronté à l'expansion jihadiste et à une crise profonde. Yerewolo a mobilisé dans les rues pour le départ de la force antijihadiste française Barkhane, pour le retrait de la mission de l'ONU Minusma, et pour le recours aux services des Russes. Les colonels maliens ont effectivement poussé Barkhane et la Minusma vers la sortie en 2022 et 2023 et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie. M. Diarra est par ailleurs membre du Conseil national de transition (CNT), installé par les militaires pour tenir lieu d'organe législatif au Mali. Il a appelé la junte le 27 août à respecter l'échéance de mars 2024 à laquelle elle s'est engagée pour rendre le pouvoir à des civils élus. Il a émis des critiques sur la gestion de la junte et déploré les arrestations opérées, selon lui, par les services de sécurité. M. Diarra est la dernière personnalité en date inquiétée sous la junte pour des prises de position ou des infractions financières présumées.
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