Guinée: un 5e mort dans des heurts avec les forces de sécurité, selon l'opposition

Infos. L'opposition à la junte au pouvoir en Guinée a rapporté la mort d'un cinquième jeune tué selon elle cette semaine lors de heurts avec les forces de sécurité à l'occasion de l'anniversaire de l'accession des militaires à la tête du pays en 2021.

Guinée: un 5e mort dans des heurts avec les forces de sécurité, selon l'opposition

Les Forces vives, collectif de partis et d'organisations d'opposition, ont ajouté le nom d'un adolescent de 17 ans à une liste consultable samedi sur les réseaux sociaux de jeunes hommes âgés de 15 à 18 ans et tués selon elles dans des affrontements avec les forces de sécurité lundi et mardi derniers. Blessé par balle le 5, il a succombé à ses blessures le 7, disent-elles. Sa mort porte à 31 le nombre de personnes tuées par les forces de sécurité depuis juin 2022, selon leur décompte. Cette date correspond à un durcissement de l'opposition vis-à-vis de la junte après la retenue initialement observée à la suite de la prise du pouvoir par les militaires le 5 septembre 2021. La junte conduite par le colonel Mamady Doumbouya a interdit les manifestations en mai 2022. Les Forces vives avaient néanmoins appelé à une marche mardi, jour anniversaire du putsch, pour réclamer un retour rapide des civils à la tête du pays. Elles accusent les autorités de "confiscation" du pouvoir et de répression des libertés. Des affrontements ont mis aux prises des groupes de jeunes et les forces de sécurité dans la banlieue de la capitale les 4 et 5 septembre. Les autorités n'ont pas dressé de bilan des violences, sans nier les décès. Le porte-parole du gouvernement installé par les militaires, Ousmane Gaoual Diallo, a assuré vendredi devant des journalistes que les responsables de ces décès seraient recherchés "avec la plus grande rigueur", qu'ils appartiennent ou non aux forces de sécurité. Ces dernières sont accusées de longue date d'abus et d'impunité dans un pays coutumier des violences politiques. Le porte-parole a cependant assuré que l'impunité n'était "garantie pour personne" et que, pour la première fois depuis des années, des membres des forces de sécurité suspects d'abus étaient appelés à rendre des comptes sous le nouveau régime. Mais il a aussi dénoncé "l'irresponsabilité" de l'opposition qui avait appelé à manifester. Les militaires qui ont renversé le président Alpha Condé en 2021 ont consenti sous pression internationale à rendre la place à des civils élus d'ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils.

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