Revenu d'exil en janvier, Tundu Lissu a été interpellé dimanche à l'hôtel où il logeait, puis détenu pendant quelques heures avec d'autres militants de son parti Chadema avec qui il voulait se rendre dans la réserve de Ngorongoro, dans le nord du pays, pour soutenir la communauté massaï locale. Il a été libéré sous caution dans la soirée. "L'enquête est toujours en cours", a déclaré Justine Masejo, chef de la police de la région d'Arusha. "Nous procéderons à d'autres démarches judiciaires une fois l'enquête terminée", a-t-il ajouté. Tundu Lissu avait affirmé samedi sur son compte "X" (ex-Twitter) que la police l'avait empêché de se rendre avec des militants de Chadema dans le district de Ngorongoro où étaient prévus "de grands rassemblements en soutien aux communautés massaï opposées à l'expulsion forcée de leurs terres ancestrales". Ils avaient alors décidé de faire un sit-in sur place, dispersé par des gaz lacrymogènes de la police, selon M. Lissu. Le district de Ngorongoro, où se trouve le célèbre cratère éponyme classé au patrimoine mondial de l'Unesco, est depuis plus d'un an au coeur de tensions entre les autorités et les communautés massaï qui y vivent depuis plus d'un siècle. Le gouvernement estime que leur population croissante empiète sur l'habitat de la faune sauvage et a lancé un programme de relocalisation volontaire, qualifié d'"expulsions" par des militants des droits de l'homme et l'opposition tanzanienne. "Ngorongoro n'est pas une prison. La police craignait que je dise la vérité sur ce qui s'y passe concernant l'expulsion des Massaï", a déclaré Tundu Lissu dimanche après avoir été relâché. Figure centrale de l'opposition tanzanienne, Tundu Lissu est revenu en Tanzanie en janvier après plus de cinq ans d'exil en Belgique. Il avait annoncé son retour au pays après que la présidente Samia Suluhu Hassan a annoncé la levée de l'interdiction des meetings d'opposition, décrétée en 2016 par son prédécesseur John Magufuli. Critique virulent du parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1961 Chama Cha Mapinduzi (CCM), il avait survécu en septembre 2017 à une tentative d'assassinat qu'il avait qualifié de politique, sa voiture ayant été criblée de balles alors qu'il s'arrêtait devant sa maison.
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