La modification du règlement, qui entrera en vigueur le 1er novembre, a été soutenue par une large majorité dans l'hémicycle (505 voix pour, 93 contre et 52 abstentions). Parmi les principales réformes figurent l'obligation faite aux eurodéputés de rendre public, sur un registre dédié, les réunions avec des représentants d'intérêts ou de pays tiers, ainsi que l'obligation de remplir une déclaration de patrimoine en début et en fin de mandat, pour lutter contre tout enrichissement indu. La définition du conflit d'intérêt a également été précisée, et la poursuite d'activité de lobbying parallèlement à l'exercice du mandat de député a été interdite. Enfin, de nouvelles règles ont été établies concernant les groupes non officiels de députés, afin notamment de les empêcher d'utiliser le nom ou le logo du Parlement et ainsi éviter de possibles confusions sur la communication de l'institution. Ce vote "est une victoire qui, je l'espère, aidera à restaurer la confiance de nos concitoyens envers nos institutions après les profonds dommages causés par le Qatargate", a déclaré l'eurodéputé Gilles Boyer, (Renew, libéraux et centristes). "Ce n'est que la première pierre (...), beaucoup reste encore à faire en matière de transparence". "En l'état actuel du rapport de force politique au Parlement, ce n'était pas possible d'obtenir beaucoup mieux", a commenté Raphaël Glucksmann (S&D, gauche) auprès de l'AFP. "Mais je ne pense pas que ce sont des réformes suffisantes à long terme pour rendre cette institution tout à fait transparente et éviter les conflits d'intérêt ou les influences néfastes". L'écologiste Gwendoline Delbos-Corfield a elle regretté le manque d'avancée sur les "side-jobs", ces emplois assumés par certains eurodéputés en parallèle de leur mandat. "On a obtenu l'interdiction du travail de lobbyiste, ce qui semble un minimum, mais sinon, vous pouvez exercer un job en même temps que votre mandat de député européen, et gagner beaucoup d'argent. C'est quand même étrange, d'autant qu'on est confortablement indemnisé ici", a-t-elle remarqué. La déception était également de mise pour Transparency International, qui estime que ces nouvelles règles "ne parviennent pas à résoudre les problèmes structurels" de Parlement. "Des réformes importantes, telles que la nécessité de sanctions dissuasives et d'un véritable contrôle indépendant de la conduite des députés, n'ont pas été abordées" déplore l'ONG dans un communiqué. Dans l'enquête dite du "Qatargate", le Qatar et le Maroc, qui nient fermement les faits, sont soupçonnés d'avoir octroyé des versements en liquide ou des cadeaux à des eurodéputés en échange d'interventions favorables à leurs intérêts.
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