L'enveloppe de 1,215 milliard de dollars marque la troisième année consécutive où l'administration du président Joe Biden a renoncé à certaines restrictions imposées par le Congrès sur l'aide à l'Egypte, en dépit des promesses de M. Biden de placer les droits humains au coeur de la politique étrangère des Etats-Unis. "Cette décision reflète la contribution spécifique de l'Egypte aux priorités en matière de sécurité nationale des Etats-Unis", a déclaré un responsable du département d'Etat en annonçant la décision du secrétaire d'Etat Antony Blinken. Il a ajouté, sous le couvert de l'anonymat, que l'Egypte était une "voix cruciale dans les efforts visant à faire progresser la paix et la sécurité régionales", entre Israël et les Palestiniens notamment ou dans les pays voisins du Soudan et la Libye. Il a insisté sur le fait que cette décision "ne diminue en rien notre engagement à faire progresser les droits humains en Egypte et dans le monde". L'Egypte est l'un des principaux bénéficiaires de l'aide militaire américaine, depuis sa décision historique de devenir le premier Etat arabe à normaliser ses relations avec Israël en 1980. Le dernier paquet d'aide militaire comprend 980 millions de dollars qui n'étaient soumis à aucune restriction. Quelque 235 millions de dollars étaient, à l'inverse, conditionnés à des progrès en matière de droits humains. M. Blinken n'a pas certifié que l'Egypte avait rempli ces conditions mais a renoncé à retenir l'aide invoquant les intérêts de sécurité nationale des Etats-Unis. En revanche, M. Blinken a bloqué 85 millions de dollars supplémentaires conditionnés à la libération de prisonniers politiques. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a annoncé un "dialogue national" avec l'opposition, qu'il a écrasée, et a commencé à libérer des prisonniers politiques en avril de l'année dernière. Mais "le rythme s'est considérablement ralenti" cette année, selon un autre responsable américain, qui souligne en outre une augmentation "des arrestations à caractère politique". "Nous avons eu des conversations très dures avec les Egyptiens sur nos préoccupations en matière de droits humains à tous les niveaux", a-t-il ajouté, également sous couvert d'anonymat. L'Egypte compte des milliers de détenus politiques. Le comité des grâces présidentielles en a fait libérer un millier en un an mais "trois fois plus étaient arrêtées" dans le même temps, selon des ONG.
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