Un poète égyptien tente de se suicider en prison, selon une association d'écrivains

Infos. Un poète égyptien dissident, Galal al-Behairy, en prison depuis 2018, a tenté de se suicider quatre jours après avoir commencé une nouvelle grève de la faim, a annoncé lundi une association d'écrivains qui défend la liberté d'expression.

Un poète égyptien tente de se suicider en prison, selon une association d'écrivains

Galal al-Behairy "a tenté de se suicider le 9 septembre, quatre jours après avoir repris sa grève de la faim pour protester contre sa détention arbitraire prolongée", a déclaré dans un communiqué l'organisation PEN International, dont le poète est membre honoraire. "Nous sommes profondément préoccupés par sa santé et son bien-être et tenons les autorités égyptiennes pour entièrement responsables de sa tentative de suicide", a ajouté le groupe, sans préciser de quelle manière le poète avait tenté de se suicider. M. Behairy avait été condamné à trois ans de prison en 2018 pour "insulte à l'autorité militaire", après avoir publié une série de poèmes satiriques et écrit les paroles d'une chanson critique envers le gouvernement. En 2021, alors qu'il devait être libéré, le ministère public avait porté de nouvelles accusations contre lui pour "appartenance à un groupe terroriste et propagation de fausses nouvelles". En mars, Galal al-Behairy avait commencé une première grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention, notamment le fait que les autorités le privent de papier et de stylos et limitent ses droits de visite à 20 minutes par mois. Il a commencé une nouvelle grève de la faim le 5 septembre alors "qu'il commençait sa sixième année en prison", d'après la Commission égyptienne pour les droits et les libertés. Le même jour, il a atteint "la durée maximum pour une détention préventive", a indiqué le PEN. En 2020, Chadi Habache, le réalisateur du clip de la chanson écrite par M. Behairy, était mort à 24 ans alors qu'il était en détention préventive. Des militants des droits humains avaient dénoncé des "zones d'ombre" dans les circonstances de sa mort. Ces dernières semaines, le gouvernement égyptien a prononcé des amnisties et libéré des prisonniers, dans un geste interprété comme une tentative de redorer son image avant l'élection présidentielle prévue au printemps 2024. Mais en dépit de la libération de presque mille prisonniers politiques durant l'année passée, les ONG affirment que près de trois fois plus de personnes ont été arrêtées pendant la même période. Samedi, un tribunal a condamné à six mois de prison ferme le dissident Hisham Kassem, candidat potentiel à la présidence et chef du principal mouvement d'opposition libéral égyptien.

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