Le dirigeant rebelle libyen Mahmoud Jibril, arrivé mardi à Pékin, devait y rencontrer le ministre des Affaires étrangères, a annoncé son ministère, à un moment où la Chine estime que "la situation ne peut plus durer" et veut pousser les deux parties au conflit à négocier.
Mahmoud Jibril, Premier ministre du Conseil national de transition (CNT), "sera reçu par le ministre Yang Jiechi", a déclaré un porte-parole du ministère, et ils "échangeront leurs points de vue sur une solution (au conflit) en Libye".
Le gouvernement chinois, pour qui un cessez-le-feu en Libye est une "priorité absolue", avait annoncé récemment avoir des contacts avec les rebelles et le régime du colonel Mouammar Kadhafi.
Deux rencontres ont eu lieu entre des diplomates chinois et des responsables du CNT, l'organe politique de la rébellion en Libye, reconnu désormais comme "interlocuteur légitime" par une douzaine de pays.Abdelati al-Obeïdi, ministre libyen des Affaires étrangères, a été reçu début juin en Chine.
Membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU avec droit de veto, la Chine s'était abstenue lors du vote en mars ouvrant la voie à des frappes aériennes -- qui continuent -- contre la Libye.
Mardi, la Chine a exprimé sa "préoccupation" devant "cette situation (qui) ne peut plus durer".
"La crise libyenne dure depuis quatre mois pendant lesquels la population a souffert au plus profond du chaos provoqué par la guerre et les infrastructures ont été très endommagées", a déclaré Hong Lei, lors d'un point de presse régulier.
"Une solution politique doit être trouvée dès que possible", a poursuivi le porte-parole et "la tâche immédiate de la Chine est d'encourager les discussions".
Pékin a réitéré son soutien "aux efforts de la communauté internationale", notamment de l'ONU et de l'Unité africaine, "et a pris des contacts directs avec les parties au conflit pour les persuader d'accorder la priorité aux intérêts fondamentaux du pays et de la population, de même qu'à la paix et à la stabilité dans toute la région."
M. Jibril pourrait profiter de sa visite pour demander un aide financière à la Chine, alors que le CNT a estimé ses besoins à quelque 3,5 milliards de dollars pour les six prochains mois.
Le quotidien officiel Global Times indiquait mardi que la visite du chef rebelle libyen serait également pour la Chine l'occasion de discuter de la protection de ses intérêts dans ce pays.
La Chine a d'importants engagements en Libye, d'où elle avait évacué en février et en mars, lors d'une vaste opération, quelque 36.000 de ses ressortissants employés dans les hydrocarbures, la construction, les chemins de fer ou les télécoms.
Selon le ministère chinois du Commerce cité par le Global Times, la Chine avait avant le début du conflit quelque 50 grands projets en cours en Libye d'une valeur totale de 18,8 milliards de dollars.
Moins de 6% des pertes encourues par les 13 entreprises publiques chinoises à pied d'oeuvre en Libye étaient couvertes par les assurances et les pertes essuyées par la Chine sont considérables.
La coalition internationale a commencé son intervention le 19 mars, sous mandat de l'ONU pour protéger la population civile en Libye où un mouvement de contestation sans précédent contre Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, était réprimé dans le sang.L'Otan a pris le commandement des opérations le 31 mars.
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