"Perquisition en cours au domicile de la journaliste de Disclose, Ariane Lavrilleux. Des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont placé notre journaliste en garde à vue. Une nouvelle atteinte inadmissible au secret des sources", a dénoncé sur X (ex-Twitter) le média d'investigation Disclose. Une source proche du dossier a confirmé à l'AFP qu'une juge d'instruction menait actuellement ces opérations, "compte tenu de son statut de journaliste". Celles-ci ont lieu dans le cadre d'une information judiciaire en cours depuis juillet 2022, ouverte par le parquet de Paris pour compromission du secret de la Défense nationale et divulgations d'identité de militaires et confiée à la DGSI, a confirmé cette source. "Je suis effarée et inquiète de l'escalade dans les atteintes à la liberté d'informer, et des mesures coercitives prises contre la journaliste de Disclose", a réagi Me Virginie Marquet, avocate d'Ariane Lavrilleux et du média d'investigation. "Cette perquisition risque de porter gravement atteinte au secret des sources de journalistes, dont je peux légitimement craindre qu'il a été totalement bafoué depuis ce matin. Disclose protègera sa journaliste qui n'a fait que révéler des informations d'intérêt public", a-t-elle ajouté. Il s'agit d'"une nouvelle atteinte inadmissible au secret des sources", a dénoncé Disclose sur X. De nombreux médias et journalistes, notamment plusieurs Sociétés de journalistes (SDJ) et Reporters sans frontières (RSF), ont manifesté leur indignation sur le réseau social, évoquant une "entrave inacceptable à la liberté d'informer" et un "déni de démocratie" à quelques semaines des Etats généraux de l'information promis par l'Elysée. Disclose avait affirmé dans un article publié en novembre 2021 que la mission de renseignement française "Sirli", débutée en février 2016 au profit de l'Egypte au nom de la lutte antiterroriste, avait été détournée par l'Etat égyptien qui se servait des informations collectées pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés, à la frontière égypto-libyenne. Selon les documents obtenus par Disclose, "les forces françaises auraient été impliquées dans au moins 19 bombardements contre des civils, entre 2016 et 2018" dans cette zone. Malgré les inquiétudes et alertes de certains responsables sur les dérives de l'opération, les autorités françaises n'auraient pas remis en cause la mission, d'après Disclose citant des documents secrets. A la suite de cette publication, le ministère français des Armées avait porté plainte pour "violation du secret de la défense nationale". Une enquête préliminaire avait été ouverte en novembre 2021 avant qu'une juge d'instruction ne soit désignée à l'été 2022.
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