"Hors de question" d'abandonner Haïti, plaide le président kényan

Infos. Le président kényan William Ruto, qui a proposé de prendre la tête d'une force de sécurité en Haïti, a appelé jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU à donner rapidement son feu vert, jugeant "hors de question" d'abandonner une population terrorisée par les gangs.

"Hors de question" d'abandonner Haïti, plaide le président kényan

"Les cris de nos frères et soeurs, les premiers à avoir gagné leur combat pour la liberté face à la tyrannie coloniale, sont arrivés jusqu'à nos oreilles et nos coeurs", a-t-il lancé à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU. Un peuple "fier" mais "humilié" qui aujourd'hui "souffre immensément, héritage amer de l'esclavage, du colonialisme, du sabotage et de l'abandon". Le pays pauvre des Caraïbes est ravagé par la violence des gangs qui contrôlent la majeure partie de la capitale et font régner la terreur, avec plus de 2.400 morts depuis le début de l'année. Depuis près d'un an, le Premier ministre haïtien Ariel Henry et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres réclament l'envoi d'une force internationale pour aider la police dépassée par cette violence. Mais au sein d'une communauté internationale échaudée par les expériences passées et les risques de se retrouver piégé dans un bourbier meurtrier, il a été difficile de trouver un volontaire pour prendre la tête de cette force de police non onusienne. Fin juillet, le Kenya a finalement annoncé être prêt à mener cette mission et à déployer 1.000 policiers. La mission, pour laquelle d'autres pays contributeurs sont attendus, attend désormais l'issue des négociations d'un mandat au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. "Haïti est un test de solidarité et d'action collective pour la communauté internationale", test auquel elle "a échoué jusqu'à présent", a déploré le président Ruto. "Ne rien faire face à cet isolement, cette négligence et cette trahison historique est hors de question", a-t-il insisté, appelant le Conseil de sécurité à "approuver une résolution" détaillant les contours de cette "mission de soutien". Alors qu'aucune élection n'a eu lieu depuis 2016 et que la légitimité du Premier ministre, nommé par le dernier président Jovenel Moïse juste avant son assassinat, est remise en question, William Ruto a souligné que cette mission devrait s'inscrire "dans une stratégie plus large". Stratégie qui inclut "aide humanitaire, soutien des moyens de subsistance, réformes et processus politique mené par les Haïtiens dans l'objectif d'organiser des élections libres et justes dans un calendrier raisonnable".

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