Des artefacts pillés par les Britanniques restitués à l'Ethiopie

Infos. Plusieurs objets pillés par les Britanniques au XIXe siècle, parmi lesquels une réplique des tables de la loi, ont été restitués à l'Ethiopie, tout comme une mèche de cheveux princière, a annoncé vendredi l'ambassade éthiopienne à Londres.

Des artefacts pillés par les Britanniques restitués à l'Ethiopie

Les Britanniques s'en étaient emparés lors de la bataille de Magdala, la capitale de l'Empereur Tewodros II, dont 13.000 soldats britanniques avaient assiégé la forteresse. Une mèche de cheveux de son fils, le prince Alemayehu, figure parmi les artefacts remis à l'ambassadeur d'Ethiopie à Londres, Teferi Meles Desta, selon un communiqué de l'ambassade. Elle a été rendue par une descendante du capitaine Tristram Speedy, membre de l'expédition britannique, qui était devenu le tuteur du prince Alemayehu, a expliqué à l'AFP Alula Pankhurst, membre de la Commission de restitution du patrimoine national éthiopien. Orphelin - son père a préféré se suicider que se rendre, sa mère est morte pendant le voyage vers l'Angleterre - le prince est mort à l'âge de 18 ans et a été enterré au château de Windsor. Mais la monarchie britannique refuse le rapatriement de sa dépouille. Le palais de Buckingham a invoqué en mai auprès de la BBC les risques que l'exhumation n'affecte les autres sépultures des catacombes de la chapelle Saint-George. Les autres objets rendus comprennent aussi trois coupes en argent avec un placage en bronze, ainsi qu'un bouclier. A l'occasion d'une cérémonie pour la restitution, "l'ambassadeur Teferi a souligné l'importance et les implications des artefacts restitués et du saint Tabot pour l'Eglise orthodoxe, l'histoire, et le développement culturel du peuple éthiopien", souligne l'ambassade. Le Tabot, réplique des tables de Loi utilisés par l'Eglise orthodoxe éthiopienne, avait été repéré par le Dr Jacopo Gnisci, spécialiste de l'Histoire de l'Art à l'University College de Londres, qui avait appris qu'il était à vendre. L'universitaire, qui s'est rendu à plusieurs reprises en Ethiopie depuis le début des années 2000 et a travaillé sur le patrimoine chrétien du pays depuis plusieurs années, a "immédiatement" su en face de quoi il se trouvait, a-t-il expliqué à l'AFP. Faute d'avoir réussi à convaincre le vendeur de le retirer du marché, le Dr Gnisci en a fait lui-même l'acquisition, afin qu'il soit restitué à l'Ethiopie. Un Tabot est "sans doute l'objet le plus sacré dans une église éthiopienne", la consécration est impossible sans lui, a-t-il expliqué. "Sa dépossession ne peut survenir que dans des circonstances violentes", a poursuivi l'universitaire, et son caractère sacré est tel qu'il ne "peut être ni vu ni touché" que par des membres du clergé.

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