Proxénétisme en France: 9 à 18 ans de réclusion requis contre quatre Nigérians

Infos. Des peines de prison ferme allant de neuf à 18 ans ont été requises mardi en France à l'encontre de quatre Nigérians jugés en appel pour proxénétisme aggravé en bande organisée et traite d'êtres humains.

Proxénétisme en France: 9 à 18 ans de réclusion requis contre quatre Nigérians

"Motivés par l'appât du gain", les accusés "ont monté ce réseau criminel pour avoir de l'argent facile en détruisant la vie d'adolescentes" nigérianes, forcées à se prostituer notamment au bois de Vincennes, à Paris, a conclu l'avocat général, Christophe Auger. A l'encontre d'Omos Wiseborn, qui "a participé activement à l'organisation de ce réseau", il a requis 18 années de réclusion criminelle. "Il est l'un des recruteurs" au Nigeria de jeunes filles parfois mineures, mais aussi "le transporteur" vers la France "et lui-même l'un des proxénètes dans cette affaire", a détaillé le ministère public. A l'encontre du couple formé par Dennis Brown et Blessing Ubi, l'avocat général a demandé respectivement 12 ans et 14 à 15 ans de prison ferme, pour avoir hébergé des jeunes filles, les avoir forcées à se prostituer, et avoir récupéré l'argent gagné lors de leurs nuits de passes. Il a enfin requis de neuf à 10 ans de réclusion à l'encontre d'Emmanuel Aiwansosa, "maillon essentiel du réseau", accusé d'avoir pratiqué un avortement forcé sur Gloria (prénom modifié), une des parties civiles. "Sans un avorteur, ce réseau ne peut pas prospérer", a détaillé le magistrat dans son réquisitoire. "En mettant des gamines sur le trottoir, il va y avoir des accidents, et il y en a eu: trois d'entre elles sont tombées enceintes", a-t-il rappelé. En juillet 2020, la cour d'assises de Paris avait reconnu l'existence d'un réseau nigérian de proxénétisme en bande organisée et de traite de jeunes filles, souvent mineures. En première instance, elle avait condamné Omos Wiseborn, au "rôle central", à 19 années de réclusion, le couple Blessing Ubi et Dennis Brown à 15 et 13 ans et Emmanuel Aiwansosa à 10 ans, notamment pour avoir pratiqué des avortements sauvages. Le procès en appel avait débuté le 19 septembre. Le verdict est attendu mercredi.

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