Les avocats d'un lobbyiste franco-algérien assurent que le Qatar l'a condamné à mort

Infos. Les avocats du lobbyiste franco-algérien Tayeb Benabderrahmane dénoncent la condamnation à mort de leur client qui aurait été prononcée par le Qatar, ainsi que le "silence total" sur le sujet du Quai d'Orsay qui a pourtant été informé d'après eux.

Les avocats d'un lobbyiste franco-algérien assurent que le Qatar l'a condamné à mort

Sollicités jusque mercredi par l'AFP, ni le Qatar, ni le Quai d'Orsay n'avaient réagi. La défense de M. Benabderrahmane a dénoncé mardi lors d'une conférence de presse à Paris une lettre officielle de l'émirat qui aurait été adressée en juillet à la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna, révélée par le média d'investigation Blast dimanche et dont l'AFP a eu connaissance. Dans cette lettre, le ministre qatari des Affaires étrangères Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani évoquait "un jugement (...) rendu par la cour d'assises du Qatar", daté de fin mai, prononçant "la peine de mort" à l'encontre de M. Benabderrahmane pour "le crime de collaboration avec un Etat étranger contre l'Etat du Qatar". D'après le lobbyiste, l'émirat lui reproche la possession de documents potentiellement compromettants sur Nasser Al-Khelaïfi, le patron qatari du Paris Saint-Germain. "L'Etat français se mure depuis bientôt deux ans dans un silence total, estimant pour une raison que nous ignorons, que le sort de son ressortissant n'est pas un problème", s'est insurgé mardi Luke Vidal, avocat de M. Benabderrahmane avec Me Romain Ruiz. "Nous envisageons aujourd'hui toutes les voies de droit à notre disposition pour mener une action en justice à l'encontre du ministère des Affaires étrangères et de Mme Colonna", a-t-il ajouté. Interrogée sur l'authenticité du document, la défense du Franco-Algérien fait état d'un dossier "tellement incroyable et démentiel" qu'elle préfèrerait qu'il soit "faux". En février, trois juges d'instruction parisiens ont été désignés pour enquêter sur les accusations formulées par Tayeb Benabderrahmane dans une plainte. Nasser Al-Khelaïfi a été perquisitionné dans ce dossier en juillet. M. Benabderrahmane, 42 ans, assure avoir été séquestré au Qatar à partir de janvier 2020 et pour six mois, puis avoir été interdit de sortie de territoire jusqu'en octobre 2020, avec assignation à résidence dans un hôtel. L'entourage de "NAK" conteste, en s'appuyant sur un témoignage de l'épouse du lobbyiste, et affirme qu'il pouvait se déplacer, téléphoner et avoir accès à ses comptes bancaires et à ses avocats, français et qataris. Le ministre qatari, dans la lettre qu'il aurait signée, dit s'attendre à ce que Mme Colonna "prête une attention particulière à cette affaire", jugeant que les "autorités françaises compétentes" auraient pu "obtenir son aval (celui de "NAK", NDLR) pour la perquisition de son bureau, de son domicile et de son téléphone portable". La défense de Nasser Al-Khelaïfi n'a pas souhaité s'exprimer officiellement.

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