Massacre de 2009 en Guinée: la communauté internationale salue les progrès vers la justice

Infos. Plusieurs organisations et pays ont salué jeudi les progrès accomplis selon eux en Guinée vers la quête de justice pour les victimes du massacre du 28 septembre 2009, 14 ans après les faits et un an après l'ouverture du procès des responsables présumés.

Massacre de 2009 en Guinée: la communauté internationale salue les progrès vers la justice

Au moins 156 personnes ont été tuées et des centaines blessées et au moins 109 femmes ont été violées dans un stade de Conakry et alentour le 28 septembre 2009 et les jours suivants lors de la répression d'un rassemblement d'opposition par des membres de la garde présidentielle, des soldats, des policiers et des miliciens, selon le rapport d'une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU. Les chiffres réels sont probablement plus élevés. Les victimes et leurs proches ont longtemps attendu la justice, jusqu'à ce que s'ouvre le 28 septembre 2022 le procès historique de l'ex-dictateur Moussa Dadis Camara et de dix autres anciens responsables militaires et gouvernementaux. Le procès doit reprendre le 3 octobre. La Cour pénale internationale et un certain nombre d'acteurs internationaux et nationaux ont réclamé et soutenu la tenue de ce procès. Dans un communiqué commun publié jeudi, les représentations de l'ONU, de la communauté des Etats ouest-africains Cedeao, de l'Union européenne, des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni disent prendre "acte des progrès accomplis dans la quête de justice pour les victimes". "L'ouverture du procès a marqué une étape significative dans la résolution de ce douloureux chapitre de l'histoire de la Guinée", disent-elles. Les victimes avaient fini par douter voir un jour un procès. Le rythme s'est accéléré après que le colonel Mamady Doumbouya, qui a pris le pouvoir par la force en septembre 2021, eut ordonné en 2022 la tenue du procès pour la date anniversaire du massacre. Le capitaine Camara, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en décembre 2008, et ses co-accusés répondent d'une litanie de crimes d'assassinats, violences sexuelles, actes de torture, enlèvements et séquestrations. Ils encourent la réclusion à perpétuité. C'est le premier procès du genre dans un pays dirigé pendant des décennies par des régimes autoritaires, où l'impunité de forces de sécurité quasiment intouchables a été érigée en "institution", selon la commission d'enquête internationale. L'ONG Human Rights Watch a elle aussi salué le déroulement du procès, les témoignages de plus de 50 victimes en un an et les conditions de représentation et d'interrogatoire des accusés. Elle a parlé dans un communiqué publié en début de semaine d'"exemple rare" qui "devrait inspirer d'autres efforts similaires en matière de justice". Le procès a connu certains atermoiements. La question du financement est posée. Sa durée reste indéterminée. Les représentations étrangères exhortent ainsi la Guinée à "maintenir l'élan" dans leur communiqué. HRW a appelé les acteurs internationaux à continuer à soutenir le procès "en fournissant des ressources adéquates".

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