Cette plainte, avec constitution de partie civile, consultée lundi par l'AFP, vise le général Abdourahamane Tiani, le nouvel homme fort du Niger, et "tous autres", pour "attentat et complot contre l'autorité de l'Etat, crimes et délits commis par les fonctionnaires et arrestations et séquestrations arbitraires". La plainte, au nom de M. Bazoum, son épouse et leurs deux enfants, devrait être déposée "dans les prochains jours", auprès du doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Niamey, selon l'un des avocats interrogé par l'AFP, Dominique Inchauspé. Dans un communiqué, les avocats de M. Bazoum annoncent également avoir saisi le "groupe de travail sur la détention arbitraire" et le "comité des droits de l'homme", deux organismes du conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Selon Me Inchauspé, le coup d'Etat du 26 juillet est "une atteinte à la dignité de l'Etat nigérien", réaffirmant "l'absolue nécessité de restaurer un Etat de droit". Le 18 septembre, M. Bazoum avait saisi la Cour de justice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) dénonçant notamment son "arrestation arbitraire". Mohamed Bazoum qui refuse toujours de démissionner, est retenu prisonnier dans sa résidence depuis le coup d'Etat. Il reste soutenu par certains pays, comme la France, qui refuse de reconnaître la légitimité du régime militaire et le considère comme son seul interlocuteur. Mi-août, les auteurs du coup d'Etat avaient de leur côté annoncé leur intention de "poursuivre" Mohamed Bazoum pour "haute trahison" et "atteinte à la sûreté" du pays. Le régime militaire a notamment justifié le coup d'Etat par "la dilapidation des deniers publics" par les anciens dirigeants, et a annoncé à ce sujet la création d'une commission de lutte contre la corruption.
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