Ethiopie: "énorme risque" que les "atrocités" continuent (experts ONU)

L'accord de paix scellé en novembre dernier a mis fin à deux ans de guerre, mais des exactions se poursuivent depuis. "Il y a un énorme risque que les atrocités contre les droits humains continuent", a prévenu la Commission internationale des experts des droits humains dans son nouveau rapport, qui craint que cela ne se répercute dans la région et menace la stabilité de la Corne de l'Afrique. Les crimes d'atrocité, considérés comme les plus attentatoires à l'être humains, comprennent le génocide, le crimes de guerre ou le crime contre l'humanité. La Commission a constaté que les huit facteurs de risque courants sont aujourd'hui présents en Ethiopie, ainsi que la majorité des facteurs de risque spécifiques, qui comprennent les violations graves en cours, la violence et l'instabilité généralisées, et l'impunité profondément enracinée. "Nous sommes très inquiets sur la situation en Ethiopie et le risque de nouvelles atrocités", a déclaré le président de la Commission, Mohamed Chande Othman. La Commission a confirmé la présence actuelle de forces érythréennes en Ethiopie, et de continuelles atrocités contre les civils, notamment le viol et d'autres formes de violences sexuelles. "Il existe un risque très réel et imminent que la situation se détériore davantage, et il incombe à la communauté internationale de veiller à ce que les enquêtes se poursuivent", a déclaré Steven Ratner, membre de la Commission. La Commission a été mandatée pour la première fois par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies en 2021. S'il n'est pas renouvelé, son mandat devrait expirer à la fin de l'actuelle session de ce Conseil à Genève, le 13 octobre. L'Ethiopie, qui comprend plus de 80 groupes ethnolinguistiques, est depuis longtemps confrontée à des conflits territoriaux à l'intérieur de ses frontières. Le conflit dans le nord de l'Ethiopie, qui a opposé les autorités rebelles du Tigré au gouvernement fédéral éthiopien, épaulé par des milices des régions voisines de l'Amhara et l'Afar ainsi que par l'armée de l'Erythrée, a été marqué par d'innombrables atrocités imputables à l'ensemble des belligérants. La Commission des experts affirme que des forces issues de l'Erythrée et de l'Amhara continuent à causer de graves exactions dans le Tigré.