Plus de 2,4 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest qui rêve de développement et de paix après des années marquées par les guerres et les épidémies.Outre leur président, ils ont choisi également leurs 73 représentants et 15 sénateurs.
Les bureaux de vote situés au marché Nancy Doe, dans le centre de Monrovia, ont fermé à 18H00 (locales et GMT).Joseph Kollie, président de l'un d'entre eux, s'est réjoui auprès de l'AFP d'une forte participation et d'un vote pacifique.Le dépouillement a ensuite commencé.
Les Libériens se sont déplacés nombreux et enthousiastes.Plus d'une heure avant l'ouverture des centres de vote à Monrovia, des centaines de personnes se pressaient sous le soleil pour exercer leur droit.
"Je suis si heureuse de voter.Nous prions pour que le président reste au pouvoir six ans de plus", s'enthousiasmait Sundaymar J. Jaycon, une professeure de 36 ans.
Le président Weah a voté en milieu de matinée à Paynesville, dans la banlieue de la capitale.
"Je suis confiant parce que j'ai beaucoup travaillé et les gens ont confiance en moi.J'espère gagner dès le premier tour", a-t-il déclaré à l'AFP après avoir déposé son bulletin dans l'urne.
Un second tour entre les deux candidats arrivés en tête est prévu début novembre à moins qu'un candidat n'obtienne la majorité absolue dès le premier.
La présidente de la Commission électorale, Davidetta Browne-Lansanah, ainsi que les observateurs internationaux ont indiqué qu'il n'y avait pas eu d'incidents majeurs, et ont souligné la forte participation.
Tout juste le vote a-t-il été perturbé localement par de fortes pluies.
La Commission électorale (NEC) commencera à rendre publics les résultats à partir de mercredi au fur et à mesure du décompte et communiquera les résultats définitifs dans les 15 jours.
- Observateurs -
Cette élection est la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia, créée en 2003 pour garantir la paix après les guerres civiles qui ont fait plus de 250.000 morts entre 1989 et 2003 et dont le souvenir reste vivace.
Des affrontements entre le parti au pouvoir et des opposants pendant la campagne ont fait trois morts dans le nord-ouest.De nouveaux heurts ont fait au moins plusieurs blessés lors du défilé final de la campagne de M. Weah dimanche à Monrovia, faisant craindre des violences post-électorales.
L'Union européenne, l'Union africaine, la Communauté économique des Etats ouest-africains et les Etats-Unis ont déployé des observateurs, dans une région où la démocratie est remise en cause par la multiplication des coups d'Etat.
M. Weah, élu une première fois en 2017, jouit d'une grande popularité auprès de la jeunesse.Il conserve son aura d'ancienne star du football.L'unique Ballon d'or africain à ce jour, absent du pays pendant la guerre, porte aussi l'image d'un homme pacifique.
Dimanche, il a rassemblé une immense foule à Monrovia, plus que tous ses autres concurrents.Il promet de faire construire de nouvelles routes, de créer des emplois et de poursuivre la "guerre" contre la corruption dans son second mandat.
- "Les jeunes souffrent" -
Dans son "keke", un petit tricycle jaune à moteur qui transporte des passagers, Joseph Kamara, 24 ans, estime cependant que George Weah n'a rien fait pour lui."Les jeunes souffrent.Ils prennent de la drogue", affirme-t-il.Alors qu'il avait voté Weah en 2017, il votera Joseph Boakai, son principal opposant.
A 78 ans, l'ancien vice-président (2006-2018) veut sa revanche sur M. Weah, contre qui il a perdu au deuxième tour en 2017.
Il a noué des alliances avec des barons locaux, dont l'ancien chef de guerre et sénateur Prince Johnson, qui avait soutenu M. Weah il y a six ans et reste influent dans la province clé de Nimba (nord).
M. Boakai promet de redorer le blason du pays, de développer les infrastructures et d'améliorer la vie des plus démunis.Il met en avant sa probité, accusant M. Weah de servir un système corrompu.Cinq hauts responsables libériens ont été sanctionnés par Washington en trois ans.
Le philanthrope et ancien dirigeant de Coca-Cola Alexander Cummings et l'avocat défenseur des droits humains Tiawan Gongloe rêvent eux aussi d'un second tour, probable selon les experts politiques.Il aurait lieu début novembre.
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