M. Weah, ancienne star du foot élue une première fois en 2017, a obtenu 43,65% des voix et est devancé de moins d'un millier de voix par M. Boakai, qui a recueilli 43,70% des voix, selon ces résultats consultés mardi sur le site de la Commission nationale des élections.Aucun des 18 autres candidats n'obtient 3% des voix.
Le total des voix dépouillées s'élève à 1,712 million, soit plus de 94% des 1,818 million de bulletins (valides et non valides) déposés dans les urnes le 10 octobre, selon des chiffres publiés sur le site et un calcul de l'AFP.
Au vu des chiffres publiés par la Commission, ni M. Weah, ni M. Boakai, ancien vice-président de 2006 à 2018, ne peuvent plus réunir le nombre de voix nécessaires pour atteindre une majorité absolue et être élu dès le premier tour.
Un second tour est prévu deux semaines après l'annonce des résultats officiels.Il pourrait avoir lieu théoriquement début novembre, mais risque de se tenir plus tard en raison d'éventuels recours.
Elu une première fois en 2017 contre M. Boakai au second tour, M. Weah jouit d'une grande popularité auprès de la jeunesse, mais il a aussi fait de nombreux déçus.Beaucoup l'accusent de ne pas avoir tenu ses promesses.Les conditions de vie des plus démunis ne se sont pas améliorées et la corruption a progressé.
Cinq hauts responsables libériens ont été sanctionnés par Washington en trois ans.
M. Boakai, ancien vice-président de 2006 à 2018, est un ténor de la politique nationale depuis près de quatre décennies.Il promet de redorer le blason du pays, de développer les infrastructures et d'améliorer la vie des plus démunis.
Il a noué des alliances avec des barons locaux, dont l'ancien chef de guerre et sénateur Prince Johnson, qui avait soutenu M. Weah il y a six ans et reste influent dans la province clé de Nimba (nord).
M. Boakai a largement dominé le président sortant dans cette province et dans la région de Lofa, d'où il est originaire.
Le second tour s'annonce serré entre ces adversaires de longue date.Le score du premier tour laisse présager une campagne très disputée, alors que le déroulement pacifique et régulier du processus est un enjeu majeur.
Selon Abdullah Kiatamba, un expert indépendant, celui qui arrivera en tête au premier tour aura l'avantage d'une meilleure dynamique.
L'analyste met en garde contre le risque de violences au second tour avec deux formations politiques déterminées à remporter le scrutin."Leur passion va être vive", déclare-t-il à l'AFP.
Le 10 octobre, les Liberiens se sont déplacés massivement aux urnes et le vote s'est déroulé sans incident majeur.
Des affrontements entre le parti au pouvoir et des opposants pendant la campagne ont fait plusieurs morts, notamment dans la province du Lofa, et font craindre des violences post-électorales.
Les observateurs internationaux, présents en nombre, ont félicité la commission électorale pour le bon déroulement du premier tour.
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a toutefois mis en garde contre toute proclamation prématurée de victoire, et a prévenu qu'elle sévirait contre les instigateurs de violence.
Cette élection est la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia, créée en 2003 pour garantir la paix après les guerres civiles qui ont fait plus de 250.000 morts entre 1989 et 2003 et dont le souvenir reste vivace.
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