Rugby: en Afrique du Sud, une victoire "qui représente tant" célébrée par la population

Infos. Du Cap à Johannesburg, la liesse s'est emparée dimanche de l'Afrique du Sud, à nouveau installée sur le toit du monde du rugby pour les quatre prochaines années, après sa victoire face à la Nouvelle-Zélande samedi soir.

Rugby: en Afrique du Sud, une victoire "qui représente tant" célébrée par la population
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Johannesburg (AFP)

Un succès à l'arraché contre les All Blacks (12-11) à Saint-Denis, dans la banlieue de Paris, et ce sont des milliers de supporters parés des couleurs or et vert qui voient la vie en rose, célébrant pendant de longues heures le quatrième titre mondial de leurs "Boks".

"Je me sens tellement bien, j'étais en larmes", déclare Sofia Pringen, 21 ans, le visage maquillé, et qui savait "que nous allions gagner".

Peut-être n'en a t-elle pas vraiment douté, tant les Sud-Africains ont su, en France, montrer qu'ils pouvaient résister à la pression, en remportant, des quarts de finale face aux Bleus, jusqu'à la finale face aux Blacks, leurs matches couperet par un point d'écart.

- Énergie -

Comme Sofia, des milliers de supporters des "Boks" ont envahi le centre et le front de mer du Cap, gobelets de bière et drapeaux à la main, après avoir visionné la rencontre sur l'un des nombreux écrans géants de la ville.

Le coup de sifflet final libérateur a alors laissé place aux cortèges de voitures dans les rues, et à un concert de klaxons.

Une atmosphère chargée de "l'énergie de toute la population", "absolument irréelle" s'est réjoui Daniel Louis, un étudiant de 20 ans.

"Ca représente tant de choses pour ce pays", avait justement déclaré samedi soir le deuxième ligne Jean Kleyn, après cette finale serrée, glanée grâce aux quatre pénalités réussies par Handré Pollard.

Il sera attendu, comme tous les autres, mardi dans le pays.

Dans une taverne d'Alexandra, un township pauvre de Johannesburg, fortement touché par la criminalité, ce quatrième titre - après ceux de 1995, 2007 et 2019 - a aussi été célébré par des embrassades, des applaudissements et des danses.

"Le sport a le pouvoir de transformer les individus et de remonter le moral de nations entières", a dit le président sud-africain Cyril Ramaphosa, présent samedi soir au Stade de France, aux côtés du capitaine Siya Kolisi au moment de soulever la Coupe Webb Ellis.

"Ce soir, Siya Kolisi et les champions du monde nous ont offert une prouesse extraordinaire, inspirée et inspirante, qui élève nos coeurs et hisse notre drapeau encore plus haut", a-t-il ajouté.

- Exemple -

Premier joueur noir à être désigné capitaine de l'Afrique du Sud, Kolisi a joué un rôle central dans le rapprochement de nombreux jeunes Sud-Africains avec le sport ces dernières années.

Les Springboks étaient considérés par le passé comme un symbole de l'apartheid, alors que pendant 90 ans, seuls des joueurs blancs étaient sélectionnés, et que la politique du pays avait valu à la sélection d'être écartée des deux premières éditions de la Coupe du monde de rugby.

"Les Springboks ont non seulement fait preuve de qualités athlétiques exceptionnelles, mais aussi d'un esprit d'unité, d'un travail d'équipe impeccable et de la persévérance qui définissent notre nation", a commenté de son côté le porte-parole du parlement sud-africain Moloto Mothapo.

"Cet exploit illustre le pouvoir de transformation du sport en Afrique du Sud", car "il ne s'agit pas seulement de jeu, mais également de capacité à unir notre nation diversifiée, à faire renaître l'espoir, et à mettre en valeur la force qui vient de notre riche diversité", a-t-il insisté.

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