"Nous confirmons le retour du président du parti "Les Transformateurs" Succès Masra, a déclaré à l'AFP par téléphone Aziz Mahamat Saleh, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, sans aucun autre commentaire.
La date et l'heure de son retour ont été soigneusement tenues secrètes par les deux parties à l'accord signé mardi à Kinshasa.
M. Masra avait annoncé son retour pour le 18 octobre mais les autorités, redoutant sans doute un accueil massif que préparaient ses partisans, avaient fait fuiter un mandat d'arrêt international datant de juin et arrêté au moins 72 jeunes qui préparaient un accueil public.
Dans "l'accord de principe" signé à Kinshasa, le gouvernement s'était "engagé" à "faciliter le retour" de M. Masra "dans la sécurité juridique et physique", "garantissant le libre exercice de ses activités politiques".
En retour, l'opposant promettait de "continuer le dialogue (..) en vue d'une solution politique pacifique" au Tchad où il contestait jusqu'alors le pouvoir du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé président de transition par une junte militaire en 2021.
- Désaccord dans l'oppostion -
Comme plusieurs autres leaders de l'opposition, Succès Masra avait été contraint de s'exiler quelques jours après la répression très meurtrière de manifestations contre le pouvoir militaire le 20 octobre 2022.
La principale plateforme de l'opposition, Wakit Tamma, a pris ses distances mercredi avec l'accord, assurant qu'elle "ne saurait se reconnaître dans cet accord".Nombre de ses ténors demeurent en exil.
Entre une cinquantaine de personnes, selon le pouvoir, au moins 300 selon des ONG et l'opposition, avaient péri, des jeunes hommes et des adolescents tués par les balles des policiers et militaires dans la capitale.
Puis d'importantes rafles avaient conduit au moins 600 jeunes, dont 80 mineurs, dans une sinistre prison en plein milieu du désert, où ils avaient été condamnés pour la plupart à de la prison ferme dans un procès de masse sans avocats, avant d'être graciés par Mahamat Déby.
Jeune général de 37 ans alors, ce dernier avait été proclamé président par l'armée le 20 avril 2021, à la mort de son père Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front après avoir dirigé le Tchad d'une main de fer 30 années durant.
A la tête d'une junte de 15 généraux, Mahamat Déby promettait aussitôt des élections "libres" après une transition de 18 mois, qu'il a prolongée, 18 mois plus tard, de deux ans.
L'ONG internationale Human Rights Watch (HRW) a accusé récemment le pouvoir militaire de continuer "de limiter la dissidence politique", à un mois et demi d'un référendum prévu le 17 décembre pour l'adoption d'une nouvelle constitution censée ouvrir la voie à des élections.
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