Catherine Colonna était en visite au Nigeria, qui assure actuellement la présidence de la Cedeao, pour discuter de la coopération bilatérale et de la sécurité régionale à l'heure où l'insécurité au Sahel s'aggrave.
La France a mis fin à ses opérations militaires anti-djihadistes au Mali et au Burkina Faso et a récemment commencé à retirer ses troupes du Niger.Dans ces trois pays, des juntes militaires ont pris le pouvoir suite à des coups d'Etat.
Les transitions vers la démocratie sont bloquées au Mali et au Burkina Faso.Au Niger, la junte au pouvoir a également rejeté les demandes de la Cedeao de rétablir immédiatement l'ordre constitutionnel, et insiste sur la mise en place d'une période transitoire de maximum trois ans.
La Cedeao a imposé des sanctions au Niger et a menacé d'intervenir militairement si nécessaire.
A Abuja, Catherine Colonna a déclaré avoir discuté avec son homologue nigérian Yusuf Tuggar du soutien à apporter à la Cedeao pour rétablir l'ordre constitutionnel au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
"Nous constatons que les calendriers de transition n'ont pas été respectés et que l'insécurité s'aggrave", a-t-elle déclaré."Nous devons faire mieux et nous serons là pour soutenir les efforts de la Cedeao.La situation ne peut pas rester en l'état sans nuire à l'avenir des populations".
- "Mesures audacieuses et décisives" -
La stratégie de la Cedeao "demeure de façon constante la poursuite de demandes claires de libération du président Bazoum, de retour à l'ordre constitutionnel le plus rapidement possible et par ailleurs, de sanctions qui pourraient être renforcées s'il le faut", a dit un peu plus tard Mme Colonna à des médias français.
A ce sujet, elle n'a pas exclu de "sanctionner individuellement des responsables, qu'ils soient militaires ou civils, du coup d'Etat au Niger".
La ministre française n'a pas donné plus de détails sur la manière dont son pays appuiera les efforts du bloc régional.L'Union européenne a également fait peu d'annonces récemment concernant de nouvelles mesures à l'égard des régimes dirigés par des militaires.
Le président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, a déclaré dans un communiqué qu'il déployait "toutes les stratégies appropriées pour éviter une effusion de sang en République du Niger".
"Nous reconnaissons les souhaits de notre peuple, il ne veut pas de guerre, mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas prendre des mesures audacieuses et décisives", a ajouté le chef d'Etat.
Les pourparlers avec la junte nigérienne semblent s'être en grande partie enlisés, les dirigeants issus du coup d'Etat ayant insisté sur la nécessité d'instaurer une transition de trois ans maximum.
Ils ont aussi exigé que la France retire ses 1.500 soldats, dont le départ a démarré en octobre et sera finalisé d'ici la fin de l'année.
En septembre, la junte au pouvoir au Mali a annoncé le report de l'élection présidentielle prévue en février.Aucune nouvelle date n'a été fixée.
Le Niger est confronté à deux insurrections djihadistes: un débordement dans le sud-est du pays d'un conflit de longue date au Nigeria voisin, et une offensive à l'ouest de militants venus du Mali et du Burkina Faso.
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