L'été dernier, les sarcasmes sur son compte sont allés bon train: en tant que citoyen français, il devra célébrer comme il se doit le 14-Juillet, lançaient nombre de ses détracteurs.
Un mois plus tôt et alors que sa candidature à un second mandat était déjà pressentie, la presse a révélé que le chef d'Etat de 49 ans avait acquis la nationalité française.
A quelques mois de la présidentielle, l'annonce provoque la polémique sur la grande île de l'océan Indien: ses opposants affirment qu'il a dès lors perdu sa nationalité malgache et ne peut plus ni gouverner, ni se présenter à une élection.
Il explique avec aplomb au cours d'une interview fleuve retransmise sur les chaînes de télévision et de radio publiques avoir agi "par amour pour ses enfants", afin de faciliter leurs études à l'étranger.
N'hésitant pas à convoquer Barack Obama, d'origine kényane par son père, ou encore Nelson Mandela, citoyen d'honneur de quatre pays, il minimise le débat qui enflamme Madagascar.
Il affirme aussi détenir ce droit à la nationalité française par "filiation", réfute avoir cherché à dissimuler quoi que ce soit et conteste les interprétations du Code de la nationalité.
Trois mois plus tard, la justice rejette les recours de l'opposition réclamant l'invalidation de sa candidature à la présidentielle.Il estime le débat clos.
- "TGV" -
Lorsque ses rivaux déclarés au scrutin manifestent avec quelques centaines de soutiens dans les rues de la capitale, il poursuit tranquillement sa campagne dans les Hautes Terres (centre), à quelque 200 km de là.
Il compte assourdir les attaques en mettant en avant chaque école, route ou hôpital construit au cours de ses cinq années au pouvoir, s'érigeant "président bâtisseur" dans un pays qui manque de tout et compte parmi les plus pauvres de la planète.
Avant d'entrer en politique, l'ambitieux jeune homme issu de la classe moyenne, dans un pays où les racines sociales et ethniques peuvent sceller un avenir, était plus connu pour les soirées qu'il animait au micro ou derrière les platines pour la jeunesse dorée de Tana.
Il épouse une femme d'un milieu aisé, Mialy, et devient patron de sociétés publicitaires. A la trentaine, il décroche son surnom de "TGV", du nom de son parti (Tanora Gasy Vonona, jeunes Malgaches déterminés) et en raison de sa fulgurante ascension en politique.
En 2007, il crée la surprise en prenant la mairie d'Antananarivo au premier tour, loin devant le candidat du parti présidentiel.
A partir de fin 2008, ses partisans défient ouvertement le régime dans la rue et finissent, avec le soutien implicite des militaires, par chasser le chef de l'Etat et aujourd'hui encore ennemi en politique, le millionnaire Marc Ravalomanana.
Président non élu, le meneur au visage poupin peine toutefois à rassembler pour sortir le pays de la crise.Interdits de candidature par la communauté internationale, ni M. Rajoelina, ni M. Ravalomanana ne se présentent à la présidentielle remportée par Hery Rajaonarimampianina. Rajoelina est finalement élu en 2018.
Lors d'un récent entretien avec l'AFP, il affirme sans hésitation à quelques jours du prochain scrutin: "Je vais gagner, c'est sûr, et au premier tour".Ses meetings de campagne, aux allures de grand spectacle et auxquels il se rend en hélicoptère ou jet privé, attirent les foules.
Certains l'accusent de plomber les richesses naturelles du pays dont la fameuse vanille.D'autres s'interrogent sur l'origine de ses importants moyens financiers, le disant "manipulable" et à la solde d'influents hommes d'affaires.
Il balaie les critiques, assurant simplement qu'"il n'y a qu'un seul homme aujourd'hui capable de diriger le pays".
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