Au moins 25 personnes ont été tuées dimanche soir au Nigeria, et au moins deux autres lundi dans la même ville de Maiduguri, dans le nord majoritairement musulman, dans de nouvelles attaques attribuées aux islamistes de la secte Boko Haram.
L'attaque de dimanche, qui visait un bar à bière, est une des plus meurtrières perpétrées ces derniers mois dans le pays le plus peuplé du continent.
Deux hommes en moto, des islamistes présumés, ont lancé trois bombes et tiré à plusieurs reprises sur cet établissement très fréquenté de Dala Kabompi, dans la banlieue de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno (nord-est), selon des sources policières et militaires ayant requis l'anonymat.
"Ils ont tué au moins 25 personnes et en ont sérieusement blessé 30 autres", a indiqué à l'AFP un responsable de la police.Les agresseurs ont profité de la confusion pour prendre la fuite, a ajouté le policier, joint au téléphone.
"Tout indique que les agresseurs savaient que les gens se réunissaient les soirées de week-end pour boire dans ce quartier", a précisé un officier de l'armée.
Lundi, deux jeunes vendeuses ont été tuées et trois employés des douanes ont été sérieusement blessés dans une nouvelle attaque, a indiqué à l'AFP le commandant de la force spéciale de sécurité mise en place dans cette ville, le général Jack Okechukwu Nwobo.Selon des témoins qui ont vu des crops allongés sur le sol, le bilan pourrait être plus lourd.
La secte Boko Haram - dont le nom signifie "l'éducation occidentale est un pêché" en langue haoussa - se réclame des talibans afghans.
Ce mouvement radical, dont les effectifs ne sont pas connus, avait mené une insurrection meurtrière en 2009, qui avait été violemment réprimée par une opération militaire ayant fait plus de 800 morts en quelques jours.
Elle est jugée responsable par la police de dizaines d'assassinats et d'attaques de commissariats, d'églises ou de débits de boissons ces derniers mois.
Ces attaques interviennent au moment où une unité spéciale, essentiellement composée de militaires, a pris en charge la sécurité de la ville de Maiduguri, particulièrement visée.
Elle "a entamé ses opérations hier (dimanche) avec le déploiement de plus de troupes dans la ville, notamment 500 membres de la marine", a précisé un officier s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
Le 19 juin, des membres présumés de la secte avaient déjà ouvert le feu sur des joueurs de cartes dans une rue de Maiduguri, tuant deux personnes.Comme dimanche, l'attaque avait été menée par deux hommes à moto.
Le 16 juin, le groupe avait mené un attentat suicide à la voiture piégée contre le QG de la police fédérale à Abuja qui avait fait deux morts -dont un policier- et des blessés.
Cette attentat visait à "montrer notre capacité d'action à tous ceux qui en doutent" et "c'est dommage que nous n'ayions pas pu atteindre notre but, car notre cible était l'Inspecteur général de la police Hafiz Ringim", avait indiqué la secte dans un communiqué.
Le 30 mai, 18 personnes avaient été tuées par des bombes ayant explosé après l'investiture du président Jonathan Goodluck, dans la banlieue d'Abuja et dans les provinces du Nord, Borno et Bauchi.
M. Goodluck -un chrétien sudiste de 53 ans-, avait alors estimé que ces attentats n'étaient pas liés à son élection, ni aux divisions ethnico-religieuses qui s'expriment dans ce pays de plus de 150 millions d'habitants.
Il a remporté en avril l'élection présidentielle contre Muhammadu Buhari -un ex-dirigeant militaire issu du nord à majorité musulmane.
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