"Cette cour est d'accord avec le parquet pour considérer que le mandat d'arrêt (de M. Chang) est valide", a déclaré la juge Sagra Subroyen à l'issue d'une audience au tribunal de Kempton Park, près de Johannesburg.M. Chang, 63 ans, a été arrêté le 29 décembre à l'aéroport de Johannesburg sur requête de la justice américaine.Il est accusé de conspiration à des fins d'"escroquerie en ligne", "fraude aux assurances" et "blanchiment d'argent" pour avoir autorisé, pour l'essentiel entre 2013 et 2014, des entreprises publiques à contracter des prêts secrets qui ont plongé son pays dans une grave crise financière.Selon l'acte d'accusation de la justice américaine, au moins une centaine de millions de dollars de pots-de-vin ont été versés dans le cadre de ces prêts, dont 5 millions au seul M. Chang.Il risque une extradition vers les Etats-Unis.Comme la veille, l'avocat de Manuel Chang, Willie Vermeulen, a plaidé mercredi pour sa remise en liberté, arguant que la justice américaine n'avait pas formellement demandé son arrestation et son extradition. "Ce document n'existe pas", a-t-il dit."La demande d'arrestation est valide et donc la requête (de remise en liberté) doit être rejetée", a à l'inverse requis la procureure, Elivera Dreyer.Sitôt rendue la décision de la juge, la défense de M. Chang a sollicité sa remise en liberté sous caution.M. Chang a été ministre des Finances entre 2005 et 2015, sous la présidence d'Armando Guebuza. C'est à la fin de ce mandat que des prêts d'un montant de 2 milliards de dollars (environ 1,75 milliard d'euros) avaient été secrètement négociés et signés , officiellement pour l'achat de navires militaires.La révélation de ces prêts a précipité le Mozambique dans sa pire crise financière depuis son indépendance en 1975.Fin 2017, la dette avait atteint 112% du produit intérieur brut (PIB). Elle a contraint le pays à suspendre ses remboursements.La plupart des bailleurs internationaux comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont gelé leur aide. Maputo a suspendu ses remboursements à ses créanciers et cherche depuis à renégocier sa dette.Le parquet général mozambicain a révélé lundi avoir de son côté engagé des poursuites contre 18 personnes, sans les citer.
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