Les conditions de détention continuent de se dégrader en Afrique et dans le monde

Infos. Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer a estimé mercredi, lors d'une visite à la principale prison d'Abidjan, que les "conditions de détention" continuaient à "se dégrader" en Afrique et dans le monde, principalement en raison de la surpopulation carcérale.

Les conditions de détention continuent de se dégrader en Afrique et dans le monde
Le CICR "fait part de sa préoccupation quant aux conditions de détention qui continuent à se dégrader dans de nombreux pays de la +sous-région+ mais aussi du monde (...) et lance un appel pour améliorer les systèmes de détention", a affirmé M. Maurer.Il a fait ces déclarations lors d'une conférence de presse inédite et sous haute sécurité dans la deuxième plus grande prison d'Afrique, la Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan (Maca), qui compte 7.000 prisonniers pour 1.500 places.A la Maca comme à "Conakry, Lomé, Dakar ou en Amérique centrale (...), la problématique qui demeure la plus grave, c'est la surpopulation" carcérale, a-t-il précisé. Elle est à l'origine d'un "cercle vicieux" qui entraîne le délabrement des installations, des problèmes d'hygiène et de santé (avec notamment la propagation de la tuberculose), ainsi que des carences en nourriture. Il a souligné qu'à la Maca, des détenus lui avaient confié qu'ils partageaient des matelas et se relayaient pour être allongés. En Afrique, les familles viennent souvent donner de la nourriture à leurs proches en raison des ressources insuffisantes de l'administration pénitentiaire. Le CICR a ainsi dû donner des rations à 5.700 détenus en République démocratique du Congo, et a réalisé un programme nutritionnel pour 10.000 détenus au Nigeria. Les prisonniers sont souvent les "derniers servis" dans les pays en voie de développement aux budgets limités, a rappelé M. Maurer.Le président du CICR a aussi pointé "les carences du système judiciaire", des populations carcérales étant composées dans "certains endroits" de 40% de détenus en préventive, qui attendent des mois, voire des années avant d'être jugés. "Il existe des solutions mais il faut une volonté", a-t-il insisté. Le CICR préconise "une réforme du système pénal" dans les pays concernés, une "alternative à la détention pour les petits délinquants", une "formation professionnelle" pour les condamnés, "cruciale" pour éviter les récidives, la lutte "contre la stigmatisation" des détenus et anciens détenus ou encore la "diversification des modes de financement" du système carcéral.

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