Haroun Hissein "a été condamné en son absence le 8 novembre et, depuis ce jour, il n'a pas été emprisonné", a affirmé cette source, ajoutant: "Un mandat d'arrêt a été lancé contre lui et la police judiciaire est à sa recherche".Haroun Hissein, époux de la jeune Hawariya, avait alors été condamné en appel par contumace à un an de prison ferme, 100.000 FCFA d'amende (152 euros) et 3,5 millions de FCFA (plus de 5.000 euros) de dommages et intérêts pour "séquestration et enlèvement de mineure".Enlevée puis torturée pendant plusieurs mois en 2016 par son époux alors qu'elle avait 14 ans, Hawariya Mahamat Abdoulaye et sa famille avaient décidé de poursuivre le mari en justice pour "détournement de mineure".Hawariya, qui vit désormais avec sa famille à N'Djamena, confiait à l'AFP début octobre ne plus croire en la justice "corrompue" de son pays et craindre les représailles de M. Hissein, avec qui elle est toujours mariée."Je n'ai toujours pas le courage d'aller à l'école ni la conscience tranquille" tant qu'il n'est pas emprisonné, a-t-elle déclaré mi-janvier à l'AFP.Le cousin de la jeune fille, Saleh Idriss, a accusé la justice de "protéger" Haroun Hissein, du fait de ses "liens de parenté" avec certains hommes de loi.L'affaire d'Hawariya a été très médiatisée au Tchad, où les cas de jeunes filles mariées de force sont nombreux. Hawariya était promise à son époux quinquagénaire depuis l'âge de 9 ans.Haroun Hissein avait déjà donné une dot à la famille de la jeune fille et aurait accepté d'attendre que Hawariya ait 18 ans pour se marier avec elle, selon le père de l'adolescente, Mahamat Abdoulaye."Mais il a voulu l'épouser alors qu'elle était âgée de 11 ans", en 2013, se souvient M. Abdoulaye.N'Djamena a interdit le mariage des mineurs en 2015. En 2016, le témoignage d'une autre jeune Tchadienne, Zouhoura, victime d'un viol collectif commis par des fils de dignitaires de l'armée et de l'actuel président de la commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki, avait jeté des milliers de manifestants dans les rues.Sur les six suspects du viol, deux ont été acquittés, les autres ont été condamnés à dix ans de travaux forcés, mais n'ont pas purgé leur peine, selon une figure de la société civile, Jean Bosco Manga.
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